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modore Warren. Cette escadre se rendit d’abord à Camceaux, où elle resta trois semaines, pour attendre que les rivages de l’Île Royale fussent débarassés des glaces qui les rendaient inabordables. Elle remit à la voile, le 10 mai, et jetta l’ancre, le lendemain, dans la baie de Gabori, ou Gabarus.

Les Français voulurent s’y opposer au débarquement des troupes de terre ; mais ils y perdirent quelques hommes tués ou faits prisonniers, et furent repoussés. Le même jour, un détachement des troupes débarquées brûla l’établissement de Saint-Pierre. Le lendemain, elles érigèrent une batterie de petits canons et quelques mortiers, sur une colline, à sept cent-cinquante toises d’un des bastions.

Le 13, 4,000 hommes marchèrent, à l’abri des hauteurs, au hâvre du nord-est, et y brûlèrent les magasins ; sur quoi les troupes françaises qui étaient stationnées à une grande batterie érigée en-dehors des murs, enclouèrent leurs canons, et se retirèrent dans la ville. Ces canons furent presque aussitôt décloués, et tournés contre la place. Les arsiégeans furent obligés d’amener les plus gros des leurs sur des traîneaux, par des marais impénétrables pour les bœufs et les chevaux. Ils ne firent point d’approches régulières, par des tranchées en parallèles et en zigzags ; mais se contentèrent de canonner et de bombarder la ville au hazard ; ce qui ne laissa pas de causer beaucoup de dommages aux murs et aux bâtimens intérieurs, mais sans qu’il en résultât aucune brèche praticable.

Du 18 mai, jour où la ville fut, pour la première fois, sommée de se rendre, jusqu’au 23 juin, les assiégeans érigèrent plusieurs nouvelles batteries ; les assiégés