Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/304

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de canon, par jour, semblait disputer au gouverneur, son époux, la gloire de ses fonctions. Rien ne décourageait les assiégés, ni le mauvais succès des sorties qu’ils tentèrent, à plusieurs reprises, ni l’habileté des opérations concertées par l’amiral Boscawen et le major-général Amherst. Ce ne fut qu’à la veille d’un assaut impossible à soutenir, qu’on parla de se rendre. La garnison de Louisbourg devait être prisonnière de guerre, et conduite en Angleterre. Sa perte, en tués et blessés, n’était pas considérable. Celle des assiégeans, suivant Jefferys, fut de moins de deux cents hommes tués, et d’environ trois cent-cinquante blessés. Ils trouvèrent, dans la ville, une quantité considérable d’artillerie, de munitions et d’effets militaires de toutes sortes, et se rendirent maîtres de plusieurs vaisseaux de guerre.

Dans la capitulation de Louisbourg furent comprises l’île du Cap-Breton et celle de Saint-Jean. Le gouverneur de cette dernière, qui ne se croyait pas lié par la capitulation de Louisbourg, fit d’abord quelque résistance, dans le fort qui la défendait ; mais il se rendit ensuite au lieutenant colonel Rollo, par une nouvelle capitulation, en vertu de laquelle, les habitans de l’île devaient remettre leurs armes au commandant anglais, et être ensuite transportés en France, aux frais de l’Angleterre. Ces habitans, la plupart Acadiens réfugiés, étaient au nombre d’environ 4,000, répartis en différents endroits de l’île. Ils y vivaient presque tous dans l’aisance, et plusieurs récoltaient jusqu’à 1,200 minots de bled, par année. Le nombre de leurs bêtes à cornes était de plus de 10,000. Québec était un marché sûr pour le surplus de leurs grains et de