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leurs viandes de boucherie, et la perte de l’île Saint-Jean ne contribua pas peu à augmenter la disette de vivres en Canada.

Dès le commencement de l’année 1758, le marquis de Vaudreuil avait reçu avis qu’un gros corps de troupes anglaises s’assemblait à Albany, sous le commandement du général Abercrombie, dans la vue d’attaquer Carillon. Comme la possession de ce poste important n’était pas à négliger, il envoya des renforts au marquis de Montcalm, qui était toujours dans ces quartiers. Ces renforts arrivèrent à Carillon, le 20 juin. Le 1er juillet, le général fit prendre les devans à M. de Bourlamaque, avec les régimens de la Reine, de Guienne et de Béarn, et les suivit, avec ceux de la Sarre, de Languedoc et de Roussillon, et le premier bataillon de Berry, jusqu’à la Chûte, où il campa. Le second bataillon de Berry, et plusieurs compagnies de Canadiens furent laissés au fort, comme garnison.

Le lendemain, 2 juillet, M. de Bourlamaque reconnut les montagnes à la gauche du camp, et forma deux compagnies de volontaires, sous les capitaines Bernard et Duprat, pour être envoyées en avant, et obtenir avis de l’approche de l’armée anglaise, qui était alors à l’autre extrémité du lac George. Le 5, un de ces partis donna avis que l’armée d’Abercrombie s’était embarquée pour descendre le lac. Cette armée consistait en 7,000 hommes de troupes réglées, et 13,000 de troupes provinciales. Aussitôt que le signal de son embarquement eut été donné, le colonel Bourlamaque détacha le capitaine de Trepezée, avec trois cents hommes, pour épier ses mouvemens.

Le 6, on aperçut l’avant-garde de l’armée anglaise,