Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/338

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raît plus excusable, lorsqu’il se rend, après avoir appris que le secours arrive.

Cet évènement rendait inexécutable le dessein qu’on avait formé d’attaquer les Anglais, et il fallut rebrousser chemin. M. de Bougainville sauva une partie des effets et des munitions laissés d’abord dans le camp de Beauport, dont les Anglais ne s’étaient pas approchés. Le gros de l’armée fut, le 21, à la Pointe aux Trembles, et le 24, à Jacques-Cartier, où l’on commença à travailler à la construction d’un fort.

« L’Europe entière, dit Raynal, crut que la prise de Québec finissait la grande querelle de l’Amérique Septentrionale. Personne n’imagina qu’une poignée de Français, qui manquaient de tout, à qui la fortune même semblait interdire jusqu’à l’espérance, osassent songer à retarder une destinée inévitable. On les connaissait mal. On perfectionna, à la hâte, des retranchemens, qui avaient été commencés, à dix lieues au-dessus de Québec. On y laissa des troupes suffisantes pour arrêter les progrès de la conquête, et l’on alla s’occuper, à Montréal, des moyens d’en effacer la honte et la disgrâce. »