Page:Bibaud - Le Panthéon canadien, 1891.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

capitaine Campbell, deuxième envoyé, lui ayant apporté la capitulation de Montréal avec une lettre du marquis de Vaudreuil, il se rendit le 29 novembre. M. de Vaudreuil lui donnait de bonnes nouvelles de la santé de madame de Belestre, demeurée à Montréal, et lui disait qu’il espérait le revoir en France avec tous ses officiers. Cette lettre se retrouve dans la Saberdache du commandeur Viger. Le chevalier de Belestre ne quitta point son pays. Tant que les Canadiens furent éloignés des charges publiques, il cultiva son champ comme Cincinnatus, et dans les jours meilleurs, il fut sénateur et surintendant des voies publiques. On le trouve à la pose de la première pierre de N.-D. de Bonsecours, avec deux autres chevaliers de St-Louis, en 1773. En 1775, lors de l’invasion américaine, c’en était fait du Canada, si l’ennemi eût pu se saisir du poste frontière de St-Jean, où il n’y avait point de garnison. Il offrit ses services à Carleton et la noblesse voulut marcher sous les ordres de ce vétéran. Picoté de Belestre reprit St-Jean, qui était tombé aux mains de l’avant-garde américaine, et reçut les remerciements publics de Carleton. Il remit alors le poste au major Preston, envoyé avec des troupes ; mais il resta au poste du danger avec ses compagnons d’armes, repoussa dans un combat le général Schuyler, qui abandonna son armée, et défendit pendant 45 jours contre Montgomery, maître du fort Chambly, cette bicoque qui avait fait éprouver cinq mois de retard à l’armée envahissante : St-Jean était un fort en bois ! Le chevalier de Belestre vit la constitution et fut du nouveau conseil législatif. Sa demoiselle épousa le major McDoell, de l’armée régulière.

Belleau (sir Narcisse Fortunat), premier lieutenant-gouverneur de la province de Québec en 1867, après la confédération des colonies britanniques de l’Amérique du Nord. Le chevalier Belleau est encore notre contemporain et celui de son cinquième successeur.

Bellenger (Joseph Marie), amateur assez distingué de connaissances bien diverses : poésie, agronomie, mathématiques. Né à Québec en 1788, instruit au séminaire, où il versifiait, il fut l’un des premiers membres de la Société littéraire et historique. Collaborateur actif de la Bibliothèque canadienne de Bibaud de 1825 à 1830, il a été de 1845 à 1848 rédacteur des Mélanges religieux. Mort près de Montréal en 1856.