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industriel, un mémoire sur la Question des foires au XVIIIe siècle, autant de fragments qui établissent solidement et définitivement quelques points d’histoire, qui témoignent de la sûreté de sa méthode, de la conscience et de la persévérance de ses recherches, mais qui désormais feront surtout regretter que l’ouvrier ait sitôt manqué à l’œuvre.

« Je m’arrête, et cependant, pour montrer toute l’activité de Pierre Bonnassieux, il faudrait parler encore de sa collaboration à notre Bibliothèque, à la Société de l’Histoire de Paris et au Comité des travaux historiques, où il remplit plusieurs fois les fonctions de secrétaire de la section des sciences économiques et sociales dans les congrès des Sociétés savantes ; il faudrait surtout invoquer le témoignage de tous les historiens, de tous les érudits qui l’ont connu pour dire comment il a servi et souvent prévenu leurs recherches par son infatigable obligeance. Nul n’a mieux compris, en effet, que l’œuvre historique de notre temps doit être une œuvre de collaboration commune de tous les travailleurs, nul n’a pratiqué mieux, avec plus de modestie et de désintéressement, la confraternité scientifique. »


discours de m. chatel,
président de la société de secours des anciens élèves de l’école des chartes.


« Messieurs,

« Il semblerait qu’il n’y eût rien à ajouter aux éloges mérités et aux hommages si dignement et si cordialement rendus à notre sympathique confrère, si justement apprécié comme archiviste modèle par son chef, M.  le garde général des archives, et comme laborieux érudit par le président de l’Association des anciens élèves de notre chère École des chartes. L’un et l’autre ont rappelé les solides publications du studieux membre du Comité des travaux historiques ; mais le président actuel de notre Société de secours a le devoir et le douloureux honneur d’exprimer les vifs et profonds regrets de la perte de l’homme de bien que nous venions d’élire vice-président, reconnaissant, par ce témoignage d’estime, les inappréciables services qu’il n’a cessé de rendre depuis vingt ans à notre œuvre de secours.

« Notre dévoué confrère Pierre Bonnassieux était foncièrement bon et bienveillant. Sa bienveillance était active, généreuse et intelligente. Il faisait le bien par besoin de sa nature, et sa charité se manifestait sous toutes les formes ; il ne donnait pas seulement de sa bourse, mais encore de son cœur, de son esprit et de son savoir. Il mettait tout son plaisir à faire plaisir à ses confrères : trouvait-il dans une revue ou dans un journal l’éloge d’un camarade, il s’empressait de le signaler à celui qui en était l’objet, y ajoutant ses cordiales félicitations ; comment n’eût-il pas été aimé de nous tous ? Avec son doux et fin sourire, il