Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1897 - tome 58.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dérable. Ceux qui subsistent suffisent pour faire classer le livre parmi les chefs-d’œuvre de l’art français du xiiie siècle. Par certains procédés de peinture, il se rapproche de la Bible moralisée, dont le second volume est à la Bibliothèque nationale (ms. latin 11560) et les deux autres à la bibliothèque bodléienne d’Oxford et au Musée britannique[1].

Outre les lacunes que présente la série des tableaux de l’histoire évangélique, il faut déplorer l’absence du premier feuillet du psautier, dont le texte, dans l’état actuel, commence (fol. 14) par les mots : « qui non abiit in consilio… »

Dans l’initiale de chaque psaume se voient de charmantes petites miniatures dont le sujet est indiqué par des légendes marginales, tracées en rouge et en bleu. Voici les premières :


Fol. 14. Quare fremuerunt. Pilatus et Herodes fiunt amici in capcione Christi.

Fol. 15. Domine, quid multiplicati. Absalon pendet duabus lanceis transfixus.

Fol. 15 vo. Cum invocarem exaudivit me. Rex hic dormit in pace.

Fol. 16. Verba mea auribus. Abraham expellit ancillam cum filia.

Fol. 17. Domine, ne in furore. David infirmans orat ad Dominum.

Fol. 17 v°. Domine Deus meus, in te speravi. Quidam a monte proicit lapides contra David.

Fol. 19. Domine Dominus noster, quam admirabile. Quidam erigit torcularia.

Fol. 19 vo. Confitebor tibi, Domine, in toto corde meo. Sacerdos indutus confitetur coram altari.

Fol. 22. In Domino confido. Quidam respicit corniculam vel corvum.

Fol. 22 vo. Salvum me fac, Domine. Angelus canit buccina et mortui resurgunt.

Fol. 23. Usquequo, Domine, oblivisceris me. Quidam induit pauperem nudum.

Fol. 23 vo. Dixit insipiens. Quidam Judeus respiciens terram flet.


Ces miniatures ne sont pas la seule décoration du psautier. Les bouts de lignes non couverts par l’écriture ont été remplis par des ornements d’or, d’azur et de vermillon, et surtout par des animaux de formes généralement très allongées : singes, quadrupèdes, oiseaux (coqs, grues, paons), lézards, sauterelles, pois-

  1. Voir Histoire littéraire de la France, t. XXXI, p. 228-234.