Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1897 - tome 58.djvu/562

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA MARINE


AU


SIÈGE DE CALAIS


L’envoi des troupes du comte de Derby en Guyenne rompit la trêve conclue en 1343 entre Anglais et Français[1]. Avant d’engager à fond les hostilités, les deux partis cherchèrent à gagner l’appoint des Espagnols. Le plénipotentiaire anglais, Henri au Cou tors, comte de Lancastre, crut y arriver en mettant à profit la vénalité du grand amiral Gilles Boccanera[2], qui promit en effet ses services et ses galères[3]. Mais l’outrecuidance de ce Génois, en blessant la fierté castillane, servit la cause de la France ; le 1er juillet 1345, Alphonse XI et Philippe VI se promettaient un mutuel appui contre l’Angleterre ou contre les Maures[4].

Malgré son origine espagnole, l’ancien amiral de France, Louis d’Espagne, n’avait point contribué au succès des négociations. Préoccupé de ces îles mystérieuses de l’Afrique qu’on venait de découvrir et qu’on appelait les îles Fortunées, il allait recevoir du pape, avec le sceptre et le diadème, le titre vain de Prince de la Fortune[5].

  1. Derby atterrit à Bayonne le 5 juin 1344. Thomas Dagworth passait en même temps en Bretagne avec 600 hommes. (Rotuli Parlament., II, 148, — Robert d’Avesbury, Historia Edwardi III, 352. — Nicolas, A History of the Royal Navy, II, 83.)
  2. Que le roi de Castille avait incomplètement soldé. (Cronica del rey D. Alonso el Onceno, éd. D. Francesco Cerda y Rico. Madrid, 1787, in-4o, I, 594. — Illustraciones de la casa de Niebla, par P.-B. Maldonado, apud Memorial historico español, IX, 383.)
  3. Édouard III députa près de lui Nicolino Fieschi. Lettres du 1er septembre 1344. (Rymer, II, 4e part., 167.)
  4. Arch. nat., JJ 81, p. 497.
  5. Avignon, 28 novembre 1344. (Raynaldi, Annales ecclesiastici, VI, 361. — Faucon, Librairie des papes d’Avignon, I, p. ix.)