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Page:Binet-Valmer - Le Soldat inconnu, paru dans L'Action française, 04-11-1920.djvu/2

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LE SOLDAT INCONNU




UNE LETTRE DE M. BINET-VALMER




À la lettre ouverte que je lui adressais ici hier, Binet-Valmer nous fait parvenir la réponse suivante :

Lettre ouverte à Pierre Héricourt,
membre du Comité directeur de la
Ligue des Chefs de Section.

Mon ami, vous m’avez fait l’honneur de m’écrire dans un journal que j’aime. Si je n’avais point pour l’Action française une tendresse que beaucoup de nos camarades trouvent dangereuse, je vous reprocherais d’avoir employé la presse, quand il vous était si facile de me faire connaître votre opinion, à l’heure opportune, soit par téléphone, soit de vive voix, dans mon bureau, au siège de la Ligue. Vous savez que pour vous, comme pour tous les membres du Comité directeur de la L. C. S. S. C., j’y suis en permanence, bien que j’y sois très rarement pour les importuns.

Camarade Héricourt, vous m’accusez d’imprudence, je vous accuse d’indifférence. C’est beaucoup plus grave. Les imprudents se trompent quelquefois, mais ils agissent. Les indifférents grognent toujours, ils sont ennuyeux.

Vous n’êtes pas ennuyeux parce que vous avez cette admirable jeunesse, cette sincérité, ce beau courage qui me forcent de vous aimer, enfant terrible.

Donc, selon vous, je me suis trompé en obtenant par ma vigueur, que d’autres nomment violence, en obtenant que le 11 novembre l’Arc de Triomphe ne soit pas désaffecté.

Je me moque du Panthéon, si j’ose ainsi parler. Il s’agit de cette porte de lumière où rugit la Marseillaise de Rude. Le 11 novembre, cette porte nous appartient, et appartient pour toujours aux ombres de ceux qui sont morts à l’ennemi. J’ai affirmé cela, mardi, à