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Page:Binet-Valmer - Le Soldat inconnu, paru dans L'Action française, 04-11-1920.djvu/7

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C’est pourquoi je vous accuse d’imprudence. Vous brûliez du désir d’agir. Soit. Mais il fallait alors ne pas admettre que notre 11 novembre nous fût volé par un parti, il fallait veiller à ce que cette fête fût intégralement nationale. Il fallait exiger, comme vous savez si bien le faire parfois, que ce jour appartint tout entier au poilu et que sa dépouille ne fût pas utilisée dans l’apothéose des bavards et des embusqués. Au lieu de cela, vous avez laissé faire et vous vous êtes réveillé trop tard, pour agir imprudemment, en mélangeant la gloire la plus pure au bourrage de crânes le plus net et le plus caractérisé. À cette attitude je préfère mon silence et mon mépris.

Empêcherez-vous, bien que vous ne vouliez pas y songer, que le poilu que vous allez conduire au Panthéon ne se révolte dans sa tombe en voyant à ses côtés, lui,