Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/277

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tous ces nombres, elle est égale à 6,7 ; c’est cette grandeur qui est appelée par l’auteur « l’augmentation moyenne » par jour ; connaissant cette augmentation moyenne, on peut calculer pour chaque jour combien on devrait obtenir de nombres de calculs ; ainsi, le deuxième jour, on devrait avoir 106 additions ; le troisième, 113 ; le quatrième, 120, etc.

L’auteur calcule cette augmentation moyenne d’abord pour les jours de contrôle (sans repos) ; se servant de cette grandeur calculée, il peut calculer le nombre d’additions qu’il faudrait s’attendre à obtenir les jours avec repos ; puis il compare ces nombres calculés aux nombres obtenus en réalité. Voici ces nombres pour le cas présent :

  JOURS de contrôle. JOURS AVEC REPOS
Calculés. Obtenus.
1re demi-heure 5 803 6 407 6 484 (101,2 p. 100)
2e 6 175 6 638 6 624 (99,8          )

Dans le tableau précédent, tous les jours de contrôle et tous les jours avec repos sont réunis ; on voit que les nombres d’additions faites en réalité diffèrent peu des nombres calculés ; il semble qu’on devrait en conclure que le repos de quinze minutes n’a pas d’influence ; l’auteur se contente de différences aussi faibles, qui n’atteignent même pas 1 p. 100, pour en déduire que le repos de quinze minutes a une influence nuisible. Nous ne croyons pas que l’auteur soit en droit de faire des conclusions pareilles fondées sur des chiffres aussi faibles et aussi artificiels ! Il oublie la règle générale enseignée par le calcul des probabilités, qu’il faut prendre des nombres de détermination aussi grands que possible et qu’il existe une limite pour toute précision : pourquoi n’a-t-il pas calculé l’erreur pro-