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Sikorsky[1] ; cet auteur faisait faire à des élèves de différents âges des dictées pendant un quart d’heure le matin, avant les classes, et puis à 3 heures de l’après-midi, après les classes. Les expériences étaient faites en Russie, où les classes ont lieu de 9 heures du matin à midi et de 1 heure à 3 heures de l’après-midi. L’âge des enfants de la première classe est de neuf à dix ans et celui des enfants de la sixième classe de quinze à dix-sept ans.

Quinze cents dictées ont été faites ; en les corrigeant l’auteur ne tenait pas compte des fautes dues à l’ignorance des élèves, il ne marquait que les fautes « involontaires ou inévitables qui sont les méprises du langage et de l’écriture ».

Nous reproduisons dans le tableau suivant les nombres de ces fautes commises par les élèves le matin, avant les classes, et ensuite après les classes, à 3 heures de l’après-midi :

  AVANT LES CLASSES APRÈS LES CLASSES DIFFÉRENCE
1re classe 123,5 156,7 + 33,2
2e 121,5 145,3 + 23,8
3e 72,4 102,8 + 30,4
4e 66,5 94,2 + 27,7
5e 61,4 81    + 19,6
6e 45,7 80    + 34,3

On voit d’abord que le nombre de fautes est plus considérable dans la première classe que dans la sixième ; cela tient à ce qu’une dictée est, pour les élèves de la première classe, bien plus difficile à faire que pour ceux de la sixième classe.

Le nombre d’erreurs augmente considérablement après

  1. Sikorsky. Sur les effets de la lassitude provoquée par les travaux intellectuels chez les enfants à l’âge scolaire. Annales d’hygiène publique, 1879, p. 458-404.