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Fig. 32. — Figure schématique d’une pulsation montrant le changement dans la forme du pouls qui se produit pendant le travail intellectuel. Le tracé de droite correspond à la pulsation normale, le tracé de gauche indique la forme du pouls pendant le travail intellectuel. On voit comment le dicrotisme peut être amolli pendant le travail intellectuel.

Nous en donnons dans la figure 33 un bon exemple ; il s’agissait d’un calcul mental d’une difficulté modérée : 32 X 87.

Antérieurement à l’expérience, le pouls était fort, avec dicrotisme rebondi et vitesse de quatre-vingts pulsations par minute. Quand le travail intellectuel commence, le pouls ne change pas de vitesse ; mais au bout de huit secondes, le dicrotisme à forme rebondie s’atténue et est remplacé par une ligne horizontale ; la transition se fait de la manière la plus graduelle, elle est complète à la trentième seconde ; à ce moment le pouls est devenu un peu plus rapide et il est de 84 pulsations par minute. Le travail intellectuel se termine au bout d’une minute, et la solution indiquée est juste. Aussitôt après, le cœur se ralentit, les pulsations ne sont plus que de 74 par minute ; ce ralentissement dure environ une minute, puis le cœur revient à son activité primitive de 80 pulsations par minute. Quant à la forme primitive de la pulsation, elle n’est reprise que trois minutes après la fin du travail intellectuel.

En résumé, un travail intellectuel court et intense produit successivement dans la circulation capillaire de la main : 1° une courte élévation du tracé ; 2° une vaso-constriction réflexe, qui s’exprime par une diminution de volume de la main et un rapetissement du pouls avec parfois accentuation de sa forme, et plus souvent un amollissement de la pulsation.