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2o L’image visuelle typographique. On pense à une personne, par exemple, et on voit son nom écrit ;

3o L’image particulière de la personne ;

4o Une représentation générale.

Ceci nous prouve déjà combien l’image est peu importante, et comme on aurait tort de s’en servir pour distinguer la pensée abstraite de la pensée concrète.

Entrant dans le détail, je passe sur l’absence d’images et sur l’image visuelle typographique, qui ne présentent ici rien de spécial ; je m’arrêterai un moment sur l’image particulière, puis sur l’image générale.

L’image particulière. C’est le plus souvent une série d’images particulières, qui se présentent ensemble ou successivement, et dans lesquelles la personne ou l’objet figure avec des poses diverses et dans des décors différents. Ici se présente un problème assez intéressant. Les psychologues se sont demandé en quoi consiste l’image mentale d’une personne que nous connaissons familièrement, et pour laquelle notre esprit a emmagasiné un grand nombre de perceptions différentes. On a fait surtout une étude théorique de cette question, on s’est demandé ce qui devait être, plutôt que de rechercher tout simplement ce qui est.

Partant de ce principe, qu’un objet perçu un grand nombre de fois laisse comme résidu toute une série d’images particulières, individuelles, on a admis que ces images doivent se combiner entre elles et fournir une image unique, qui serait quelque chose comme une moyenne des images particulières.

L’idée de cette combinaison, qui est toute gratuite, car personne n’a pu l’observer, appartient à Huxley, qui a donné une forme très originale à son hypothèse en comparant la formation des idées générales à ces photographies composites que Galton a obtenues en superposant sur une même plaque les images de plusieurs objets un peu analo-