Page:Binet - L’étude expérimentale de l’intelligence.djvu/241

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velle à l’activité, des voies à frayer, ou une lutte contre des activités anciennes. Il est clair que toute expérience de l’attention volontaire manquera son but si elle n’est pas fatigante ou au moins fastidieuse. À ce point de vue, il ne sera pas sans intérêt de remarquer que la plupart des expériences de psychologie qu’on pratique dans un laboratoire sont ennuyeuses pour les sujets, et, exigeant d’eux un effort, sollicitent leur attention volontaire ; il en résulte que, dans ces expériences, ce qu’on étudie d’ordinaire ce n’est pas seulement telle fonction déterminée, mais cette fonction et en plus un état d’attention volontaire. C’est, en d’autres termes, l’étude des phénomènes psychologiques sous leur forme volontaire.

D’autre part, lorsqu’on fait des expériences sur l’attention, en sollicitant un effort compliqué, il ne faut pas oublier que la répétition d’un même acte en facilite parfois l’exécution, et que par conséquent l’effort devient moindre. Tel test, par exemple celui de la division de l’attention entre deux travaux simultanés, qui au début était difficile, devient à la longue presque entièrement automatique, et à ce moment-là, ce n’est plus un test d’attention.

Je rappelle, avant d’aborder nos tests qui contiennent des essais de mesures, que les deux fillettes sont séparées par 18 mois ; il est donc naturel que la cadette ait des chiffres de mesure inférieurs à ceux de l’aînée mais les inégalités tenant à une différence d’âge aussi petite ne sont pas grandes, quand on examine les moyennes d’enfants, dans les écoles.

Les tests d’attention que j’ai employés sont ceux que j’ai décrits dans une étude d’ensemble appelée « Attention et Adaptation[1] » ; je n’ai du reste eu recours qu’à un petit nombre de ces tests.

  1. Année psychologique, VI, p. 248.