à Ronsard dans ses Rimes et proses (privil. d’octobre 1555). La même année ils échangèrent de curieuses lettres. Puis en 1560, Ronsard dédia à Pasquier deux pièces primitivement adressées à Paschal, le sonnet de 1555 E que me sert, et l’ode de 1554 Tu me fais mourir (Bl., I, 401 ; II, 289). Signalons encore comme preuves de leur intimité et de l’admiration de Pasquier pour Ronsard une pièce de vers latins, qui date de 1575 (v. le Ronsard de Blanchemain, I, xxv), et le livre VII (primitivement VI) des Recherches de la France, chap. vi à ix. Cf. ma thèse sur Ronsard p. lyr., Index, au nom de Pasquier.
P. 44, l. 4. — estre tel. Cf. ce passage de l’Hymne de la Surdité de Du Bellay :
Tout ce que j’ay de bon, tout ce qu’en moy je prise,
C’est d’estre, comme toy, sans fraude et sans feintise,
D’estre bon compagnon, d’estre à la bonne foy,
Et d’estre, mon Ronsard, demy-sourd comme toy ;
et encore ces lignes d’une Epistre au lecteur publiée par Ronsard en
1563 : « Peu de personnes ont commandement sur moi : je fais volontiers
quelque chose pour les Princes et grands Seigneurs, pourveu qu’en
leur faisant humble service je ne force mon naturel et que je les
cognoisse gaillards et bien naiz, faisant reluire sur leur front je ne
sçay quelle attrayante et non vulgaire vertu. » (Bl., VII, 138.)
P. 44, l. 15. — la Pleiade. Ces deux dernières lignes ont été empruntées presque textuellement à une épître en prose que Ronsard avait insérée en tête de son Recueil des Nouvelles Poësies publié en octobre 1563[1], et qu’il avait supprimée de l’édition collective de ses Œuvres en 1578. Dans cette Epistre au lecteur, Ronsard « respondoit succinctement à ses calomniateurs », c’est-à-dire à Florent Chrestien, « le chrestien reformé », auteur de la Seconde Response, et à Jacques Grevin, « le jeune drogueur » auteur du Temple de Ronsard. Il y reprenait, entre autres choses, un sonnet que Fl. Chrestien avait « mis au devant de sa Responce », et après avoir cité le second quatrain :
Bien qu’esloigné de ton sentier nouveau,
Suivant la loy que tu as massacrée,
Je n’ay suivy la Pleïade, enyvrée
Du doux poison de ton brave cerveau,
il commentait ainsi l’expression Pleïade enyvrée : « Je n’avois jamais
ouy dire, sinon à toy, que les estoilles s’enyvrassent, qui les veux accuser
de ton propre péché... La colère que tu descharges sur ces pauvres
astres ne vient pas de là. Il me souvient d’avoir autrefois accomparé
sept poëtes de mon temps à la splendeur des sept estoilles de la
Pleïade, comme autrefois on avoit fait des sept excellens poëtes Grecs
qui florissoient presque d’un mesme temps. Et pource que tu es extremement
marry dequoy tu n’estois du nombre, tu as voulu injurier telle
gentille troupe avecques moy » (édit. Bl., VII, 147).
- ↑ Pour cette date, voir ma thèse sur Ronsard p. lyr., pp. 209 et 210. — Blanchemain (VII, 136) et ceux qui l’ont suivi ont daté ce recueil de 1564 d’après la seconde édition.