de Vigny, de Mmes Desbordes-Valmore, Amable Tastu, etc., une musique pleine d’originalité et de caractère.
Pour donner un exemple de la grâce qui règne dans les productions poétiques de Mme Mennessier, je citerai la pièce suivante :
À UNE JEUNE FILLE.
Enfant, vous êtes blonde et tout à fait charmante.
On dirait à vous voir, timide et rayonnante
Au milieu de vos sœurs,
Une royale fleur, de fleurs environnée,
Vermeille, et des parfums dont elle est couronnée
Épanchant les douceurs.
Vous riez bien souvent d’un ineffable rire ;
Tout ce que vous pensez vos yeux semblent le dire,
Vos beaux veux bleus et doux !
Votre front est si pur qu’on y lirait votre âme,
Où l’ardente prière étend sa pure flamme,
Plus pure encore en vous !
Oh ! vous aimez beaucoup les fleurs et la prairie,
Les oiseaux et les vers, et puis la causerie.
Le soir, dans le jardin,
Lorsque près d’une amie à la tète qui penche,
Votre bras blanc passé sur son épaule blanche
Et la main dans sa main ;
Vous parlez bien souvent d’amitiés éternelles.
Du Ciel qui réunit les âmes fraternelles
Qu’il sépare ici-bas ;
Et lorsque vous voyez une étoile qui tombe,
Vous dites : « Le Seigneur vient d’ouvrir une tombe, »
Et vous pressez le pas.
Mais vous aimez surtout la musique et la danse ;
Votre cœur tout entier vers le plaisir s’élance
Et bondit avec vous ;
Nul souci n’a passé sur le front, sur la vie
De l’enfant qui sourit et qui nous fait envie,
Hélas ! à presque tous !