Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/176

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les ressources. Il fallait aussi qu’elle ne fut pas étrangère aux études anatomiques ; car, si pour bien traduire un livre de littérature il suffit d’un goût sûr, d’un bon style et de la connaissance de la langue dont on se fait l’inter¬ prète, il faut pour la traduction d’un livre de science être dans les secrets de cette science même.

A partir de 1759 à 1774, il ne s’écoula presque pas d’année, sans que cette femme laborieuse et infati¬ gable livrât successivement au public le produit de ses veilles. C’est ainsi qu’en 1760, l’on vit paraître d’elle des Pensées et Réflexions où se trouve renfermée la morale la plus pure. En 1761, elle fit passer dans notre langue, avec son élégance accoutumée, des romans anglais de Little- ton et de M“ c Behn. S’il était besoin déjuger de la moralité et du mérite de pareilles oeuvres, il suffirait de dire que d’Arconville les a traduites pour faire leur éloge.

Deux ans après (1763), elle fit imprimer un livre sous le titre de l’Amour éprouvé par la mort, ou Lettre de deux Amants, dans lequel on peut voir combien l’auteur était descendu profondément dans les replis du cœur humain. Ce roman est un tableau frappant et vrai des résultats funestes auxquels entraînent les passions indomptées.

L’année suivante (1764), parurent en français des Mélanges de poésies anglaises, extraites de Buckingham, de Pope et de Prior. Bientôt (1766) succéda aux mé¬ langes, un Essai pour servir à l’Histoire de la Putréfaction. Ici, l’auteur entrant dans un système que nous nous abs¬ tiendrons de juger, semble considérer la putréfaction comme la source et la base de toutes les sciences natu¬ relles. On ne sait vraiment ce qui étonne le plus dans cet ouvrage, du savoir profond ou de l’originalité des idées. Les Mémoires de mademoiselle Valcourt remplirent l’année 1767. Celle de 1770 vit paraître en un vol. in-8" un recueil de pièces ou épisodes pleins d’une mélancolie