Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/177

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lugubre, dont les titres, en parfaite harmonie avec les sujets, sont : Estentor et Thérisse, Méditations sur les Tom¬ beaux, Dona Gratia d’Ateüde, histoire portugaise.

Après avoir fait de la science, de îa morale, du roman, de la poésie et des mémoires, M œc d’Arconville essaya de faire de la biographie et de Vhistoire. L’universalité semblait être son apanage. On eût dit que la variété des genres n’était qu’un moyen pour elle de développer quelques nouvelles qualités. La Vie du cardinal d’Ossat, suivie du Discours de ce prélat sur la ligue, et la Vie de Marie de Médicis, qu’elle écrivit l’une en 1771, en 2 vol. in-8 9, l’autre en 1774, en 2 vol. même format, mettent dans le plus grand jour toute la flexibilité et la finesse d’esprit de cette femme, qu’un peu moins de modestie ou de dédain pour la gloire littéraire eût rendue cé¬ lèbre. Son jugement, trop passionné peut-être, à l’égard du fidèle Sully n’obtint point l’assentiment de l’opinion publique. Si on lui sut gré des nombreuses recherches auxquelles elle se livra dans cet ouvrage, on la blâma de n’avoir pas été plus modérée dans la critique d’un homme que depuis longtemps on s’était habitué à admi¬ rer. Quoi qu’il en soit, la Vie de Marie de Médicis est un livre rempli de choses curieuses, et excellent à consulter.

Nous possédons d’elle aussi une Histoire de François 11, roi de France, en 2 vol. in-8°, où l’on retrouve, avec sa vaste érudition, des pensées pleines de philosophie et d’élévation. Cette histoire, qu’elle écrivit en 1782, à l’âge de soixante-trois ans, a toute la verve de la jeunesse et la sagesse que donne une longue expérience.

Elle publia encore, dans les années subséquentes, un grand nombre d’ouvrages de différente nature, tels que romans, pièces de théâtre, apologues, contes, traduits soit de l’italien, soit de l’anglais. La vieillesse pesait déjà sur son corps affaissé, que son esprit toujours vif en