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Un nouveau programme de la Société d’instruction élémentaire lui fit soutenir une dernière lutte en 1830. A la suite de la révolution, des machines furent brisées par les ouvriers. On s’effraya de ce nouveau péril qu’al¬ lait courir notre industrie ; on sentit le besoin d’éclairer les ouvriers sur leurs véritables intérêts, et l’on provo¬ qua par un concours la rédaction d’une instruction po¬ pulaire destinée à faire comprendre à tous, les avantages

des machines et leur utile influence sur le sort des tra-

vailleurs. Le mal était pressant, il avait frappé tous les esprits ; aussi, quoique le délai fût à peine de quelques semaines, le nombre des concurrents fut plus considé¬ rable qu’il ne l’avait jamais été en pareille occasion. Le premier prix de ce concours improvisé fut obtenu par Mme CeInart ; et son écrit, répandu avec profusion dans les ateliers, contribua sans doute à prévenir le retour de ces affligeants désordres.

On s’était accoutumé à voir Mme Celnart se présenter avec succès dès que son zèle ou ses talents pouvaient être utiles, et l’on finit par s’adresser directement à elle.

M. le baron de Gérando, qui ne la connaissait que par ses ouvrages, lui écrivit en 1832 : « 11 est un livre que je désirerais bien voir entreprendre, car j’en sens vive¬ ment le besoin. Chargé, comme membre du conseil gé¬ néral des hospices, de la surveillance des enfants trou¬ vés et de celle de la direction des nourrices de campagne, je n’ai trouvé aucun livre que je puisse donner ou indi¬ quer à ces femmes, pour leur tracer leurs devoirs et les instruire de la mission que la Providence leur confie. Quel beau sujet pour vous ! la Nourrice de village ; les soins physiques, les soins moraux, les devoirs sacrés attachés à cette espèce d’adoption ; un chapitre spécial pour celles qui se chargent d’enfants abandonnés, des