Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/224

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marié de M. d’Azincourt ; qu’on lise enfin tous les livres d’éducation de Mme Alida de Savignac, sans en excepter aucun, et l’on sera complètement édifié à cet égard.

Mais. à propos d’éducation, les idées de M me Alida sur ce point important sont bonnes à connaître ; elle les a consignées en grande partie dans un article intitulé : 1‘Anarchie en morale, publié en 1832, et dont voici l’ana¬ lyse succincte. L’auteur y passe en revue les diverses édu¬ cations données aux femmes : l’éducation frivole du paganisme, où les seuls devoirs connus sont à la lettre ceux que le maître corrige: — l’éducation des ménagères, qui consiste à savoir tailler une robe, calculer et régler les dépenses du ménage ; à être économe, active et vi¬ gilante, ce qui n’empêche ni d’être galante, ni d’être dure, égoïste, orgueilleuse:—l’éducation scolastique des couvents, ou tout ce qu’on y apprend se trouve en opposition, sinon en guerre perpétuelle avec le monde, et même avec la famille : — enfin, l’éducation philoso¬ phique, qui enseigne aux jeunes filles à remplacer la loi écrite par les inspirations de leur cœur, et l’enthou¬ siasme de la vertu. Puis, M me Alida se demande pour¬ quoi ces guides qui semblent devoir suffire, laissent encore indécise la question : Qu’est-ce que la vertu? Qui, de la raisoa, de Futilité ou du sacrifice, mérite ce beau nom? Après avoir discuté séparément ces trois bases de la vertu, elle se résume en ces termes : « Faut-il «donc conclure de tout ceci que la vertu n’est qu’un « mot? Ge serait proférer un horrible blasphème. Encore « un pas, nous arrivons à la vérité. La vertu, c’est l’obéis- « sance. Nommez la divinité à laquelle vous voulez être «soumis, Patrie, comme faisaient les anciens ; Éternel, « comme les Juifs ; Evangile, comme les chrétiens : mais « obéissez, et vous ne serez plus embarrassé de savoir en « quoi consiste le bien. »