Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/242

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et ces deux grands fleuves qui devaient se confondre étaient descendus des mêmes montagnes.

La famille des Comnène, ou plutôt ses débris, allèrent chercher un asile en Corse, où ils établirent une colonie parfaitement distincte des autres habitations. Lorsque la France, profitant d’une division entre les Corses et les Génois, s’entremit pour mettre le holà, et plus tard s’emparer d’un état où elle n’était entrée que comme médiatrice, les traités passés entre la république ligurienne et les Comnène furent abolis, et la cou¬ ronne de France s’empara des biens personnels de la famille. Démétrius réclama ; on l’indemnisa, mais il ne lui fut pas permis de déployer les insignes de sa dignité, incompatibles avec les usages de la monarchie française. Ce fut alors que sa filiation fut solennellement reconnue.

Au milieu des troubles qui agitaient la Corse, eut lieu le mariage de Mme Panoria Comnène avec M. de Permon, jeune Français réunissant tous les avantages de l’éducation la plus distinguée, quoiqu’il ne fût qu’un roturier. Déjà une amitié vive avait rapproché la mère de Mme d’Abrantès de la signora Lætizia Ramolino, mère de Napoléon. Toutes deux, du même âge, étaient ravissantes de beauté ; mais leur beauté, à l’examen, présentait chacune un caractère trop différent pour qu’elles eussent même un prétexte de rivalité ou de jalousie. M ac Lætizia Bonaparte était jolie, gracieuse ; Mme Comnène était belle et imposante : plus tard, il semble que le caractère de figure de la mère de l’empereur ait changé : mais cette sévérité qu’on lui reprochait ne venait pas de son âme, mais de la gravité des choses auxquelles elle se trouva constamment intéressée.

Un événement assez singulier signala la naissance de la jeune Laure de Permon, et nous croyons n’avoir rien