Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/419

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vante et de’ pédante. Elle ne se découragea point pour cela, les laissa dire, et continua ses études latines, scs travaux de femme et d’homme tout à la fois, ce qui peut paraître invraisemblable et pourtant n’en est pas moins vrai ; car n’oublions pas que Césarie était une de ces brillantes filles de notre Provence, cette Italie et cette Espagne de la France, et qu’un rayon du soleil d’Homère avait réchauffé son berceau. Ce n’est pas tout, Césarie apprenait en même temps la musique, et passant avec une égale aptitude du grave au doux, du plaisant au sévère, elle fit de brillantes improvisations sur divers su¬ jets en s’accompagnant de plusieurs instruments qu’elle s’était rendus familiers, et d’une voix que la nature avait donnée et que l’art n’avait pas encore embellie alors.

M. Gensollen, trop longtemps séparé d’une fille chérie, vint habiter Marseille ; il retira Césarie de sa pension et la produisit dans le monde, dans ce monde où l’atten- daierït la gloire et le malheur, des hommages et des humiliations, dans ce monde où tout est mensonge et déception, tout, excepté la souffrance.

Mariée en 1819 à M. Farrenc, officier de cavalerie y décoré de la Légion d’honneur et fils d’un riche négo¬ ciant de Marseille, Césarie, malgré ses nouveaux devoirs et sans les oublier, Césarie trouva toujours le temps de se livrer à ses premiers penchants, de cultiver les dons: précieux qu’elle avait reçus de la nature et perfectionnés par l’éducation ; la poésie, la méditation eurent de nou¬ veaux charmes pour elle, et si le bonheur qu’elle s’était promis comme épouse et mère, et qu’elle méritait complè¬ tement à ce double titre, ne lui eut pas cruellement man¬ qué, cette poésie et cette méditation n’eussent été qu’une* fleur de plus sur son chemin, un fleuron de plus à sa couronne, un délice de plus dans son existence ! Mais r loin de là! Sa couronne était devenue une couronne