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vre du Renard flamand ; mais Willems a démontré qu’il n’était que le copiste du manuscrit du Renard provenant de la bibliothèque de William Heber, et actuellement déposé à la Bibliothèque royale à Bruxelles. (Voyez pp. 353-371 de la seconde édition du Reinaert de Vos. Gent, 1850.)

Ph. Blommaert.

AKEN (Sébastien VAN), peintre, né à Malines, vers 1656, mort dans cette ville, le 21 novembre 1722. Ni Immerseel, ni Kramm, son continuateur, ni M. Adolphe Siret ne mentionnent ce peintre d’histoire dans les publications qu’ils ont consacrées à des biographies d’artistes. C’est, d’après M. Piron, à Malines qu’il aurait reçu le jour. Il fut élève de Luc Franchoys le jeune, qui lui enseigna le dessin et la peinture. Il se rendit à Rome et s’y perfectionna sous la conduite de Carlo Maratti. Ayant quitté cette ville, il visita l’Espagne et le Portugal, où il épousa une demoiselle Durand, originaire de Bruxelles.

Une des productions de l’artiste orne l’église du village de Duffel, dans les environs de Malines. Elle représente saint Norbert recevant des mains de la sainte Vierge le costume de l’ordre des Prémontrés.

Chev. L. de Burbure.

ALAERS (François) ou ALARDTS, ministre luthérien, né à Bruxelles au commencement du xvie siècle, mort dans le Holstein en 1578. La biographie de ce prédicateur de la réforme a été racontée avec des détails qui tiennent du roman plus que de l’histoire, dans un volume in-8o intitulé : Decas Alardorum scriptis clarorum, 1721, et qui est dû à son arrière-petit-fils. À en croire cet écrivain, François Alaers descendait d’une famille noble de Bruxelles. Son père, Guillaume Alard de Cantier, qui était un catholique fervent, l’obligea à entrer dans l’ordre de Saint-Dominique, où il se fit remarquer comme prédicateur. Un négociant d’Hambourg, qui avait admiré ses talents oratoires, se lia avec lui et lui procura les moyens de lire les ouvrages de Luther. Séduit par les doctrines du fougueux novateur, le jeune religieux résolut de braver tous les dangers pour aller se ranger parmi ses disciples, trouva moyen de quitter son couvent et se rendit à Heidelberg, où il continua ses études théologiques. Laissé sans ressources par suite de la mort du négociant, son protecteur, il se décida à revenir à Bruxelles, dans l’espoir d’obtenir des secours de son père, à qui il fit demander secrètement une entrevue. Mais, avant de l’avoir obtenue, il fut rencontré et reconnu par sa mère, catholique fervente, qui l’apostropha avec violence et le dénonça aux inquisiteurs. Toutes les tentatives que l’on fit pour le ramener à l’orthodoxie ayant échoué, ce fut, paraît-il, ce qui est difficile à croire, sa mère qui, la première, appela sur lui la rigueur des lois. Déjà il était condamné et son exécution devait avoir lieu dans le délai de trois jours, lorsque, pendant la nuit, il crut entendre une voix qui lui disait : Surge et vade (lève-toi et pars). En se levant pour obéir à cet ordre miraculeux, il distingua une ouverture que la lune éclairait, déchira ses draps et s’en fabriqua une corde, le long de laquelle il se laissa glisser. Cette corde ne descendait que jusqu’au milieu de la tour où il était enfermé ; néanmoins Alaers ne craignit pas de la lâcher et tomba dans un fossé, dont la vase rendit sa chute moins douloureuse. Il réussit ensuite à passer auprès de la sentinelle de la prison sans être aperçu et erra dans la campagne, pendant trois jours, sans pouvoir se procurer la moindre nourriture, tandis que le vent lui apportait les aboiements des chiens que l’on avait mis à sa poursuite. Enfin un roulier partagea avec lui un morceau de pain et lui permit de se reposer dans son chariot. Alaers alla implorer la pitié d’une de ses sœurs, mais elle le repoussa avec horreur ; heureusement, son beau-frère montra plus d’humanité : il lui donna un peu d’argent et décida le même roulier à le conduire en lieu de sûreté. Le proscrit bruxellois trouva un asile dans le comté d’Oldenbourg, où il devint l’aumônier du prince.

D’après un pamphlet dû à Alaers lui-même et intitulé : Cort Vervat, etc., il était vicaire de Kiel, près d’Anvers, lorsqu’il s’attira la colère de l’archevêque de Cambrai pour n’avoir pas recommandé à