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vanistes et convoqua, à Cortenberg, une assemblée des états, où le prince Henri renonça, en faveur de son frère, à tous ses droits sur le duché de Brabant et ses dépendances.

Pendant les années 1261 à 1267, le Brabant avait encore été agité par d’autres événements : des différends avec quelques maisons religieuses, provoqués par des taxes imposées sur les biens du clergé ; une émeute et l’organisation d’une commune à Nivelles ; une ligue d’alliance entre les villes du Brabant en 1261 et 1262 ; des querelles de famille, etc. Aleyde ne fut pas accablée par le fardeau du gouvernement et signala sa régence par plus d’un acte important. En 1262, elle conclut avec la comtesse Marguerite de Constantinople une convention pour l’extradition des malfaiteurs ; en 1266, elle s’assura, contre l’évêque de Liége, l’appui de l’archevêque de Cologne, du comte de Clèves, des seigneurs de Heynsberg et de Fauquemont.

Après l’avénement de Jean Ier au trône ducal, Aleyde continua à exercer une grande influence. Elle intervint encore, à mainte reprise, dans les actes posés par son fils préféré, mais elle mourut dès le 23 octobre 1273. Cette princesse conserva, pour les frères prêcheurs, l’affection que son mari avait montrée pour cet ordre. Elle établit à Auderghem, près de Bruxelles, un couvent de dominicaines, qui prit de sa fondatrice le nom de Val-Duchesse, en flamand ’s Hertoginne Dael, et elle combla de bienfaits le couvent des dominicains de Louvain, où elle fut enterrée à côté de son époux.

Les chroniqueurs de l’époque vantent la prudence et la sagesse d’Aleyde de Bourgogne ; elle sut en effet se maintenir au pouvoir, défendre le Brabant contre une formidable invasion et assurer la transmission de la couronne ducale à celui de ses fils qui était le plus capable de la porter. Les actes du temps prouvent son habileté et son activité dans la diplomatie, de même que son appel aux lumières de saint Thomas d’Aquin, dont elle demanda l’avis sur plusieurs questions d’administration intérieure, fait honneur à sa sagacité.

Alph Wauters.

Butkens, Trophées de Brabant, t. I, pp. 267 et 279. — De Ram, Nouveaux Mémoires de l’Académie royale de Belgique, t. XIX. — Wauters, Le duc Jean Ier et le Brabant sous le règne de ce prince (Mémoires couronnés et autres mémoires publiés par l’Académie, coll. in-8o, t. XIII.)

ALLAMONT (Antoine D’), seigneur de Malandry, Chauffour, Quincy, etc., général au service d’Espagne, naquit, en 1515, au château de Malandry, dans le Luxembourg, et mourut à Montmédy le 23 février 1598. D’Allamont embrassa la carrière des armes et concourut à la défense de Virton, lorsque cette ville fut assiégée par les Français, en 1542. Ayant été fait prisonnier, après la capitulation de la place, il resta captif pendant dix-sept mois. Rendu à la liberté, il se distingua dans un grand nombre de circonstances de guerre jusqu’à la paix de Câteau-Cambrésis, en 1559. Il fut alors nommé gouverneur civil et militaire de Montmédy, par le roi d’Espagne, reçut le grade de colonel d’un régiment d’infanterie wallone, et, en 1569, celui de maréchal de camp dans l’armée que le comte de Mansfelt conduisit, en France, au secours de Charles IX. Il assista, le 3 octobre, à la bataille de Montcontour, et eut sa part de gloire dans la victoire que l’énergique concours des soldats belges procura à l’armée du roi de France.

Général Guillaume.

Neyen, Biographie Luxembourgeoise — Goethals, Dictionnaire généalogique au mot Laittres.

ALLAMONT (Eugène-Albert D’), évêque de Gand, né à Bruxelles en 1609, mort à Madrid le 20 août 1673. Son père, gouverneur de Montmédy, et son frère Jean (voir ces noms) s’étaient distingués dans la carrière militaire. Par sa mère, Agnès de Mérode-Waroux, il appartenait aux meilleures maisons des Pays-Bas catholiques ; aussi fut-il tenu sur les fonts baptismaux par les archiducs Albert et Isabelle et baptisé par le cardinal Alphonse de la Cueva. Après avoir fait ses humanités sous la direction des pères jésuites à Luxembourg, à Trèves et à Mayence, il alla étudier la philosophie au collége de Saint-Antoine à Louvain. Mais, destiné d’abord, comme son père et son aïeul Antoine, à la carrière des armes, il prit service sous l’archiduc Léopold. Il eut part à plusieurs enga-