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fondation ayant été faite en faveur des Belges « errants et fugitifs, » Laurent Alleyns fut nommé l’un des deux premiers diacres ou aumôniers, et il resta dans cette charge jusqu’à sa mort. Ou lui doit encore :

1o Une traduction française du catéchisme de Martin Luther, imprimée à Francfort en 1538 ;

2o Un nouveau livre de cantiques à l’usage du service français suivant la confession d’Augsbourg, publié en 1612. Ce dernier ouvrage méritait son titre, parce qu’il renfermait, outre les soixante et dix cantiques usités jusqu’alors, trente-quatre chants nouveaux, traduits et mis en vers par Alleyns.

C.-A. Rahlenbeek.

Archives gén. du Royaume à Bruxelles, Livre des sentences du conseil des troubles, de 1567 à 1569 — Pauw’s Lutherdom. — Lehnemann’s Hist. Nachrichte von die luth. Kirche in Antorff. — Schulz Jacobi in de Bydragen tot de gesch. der evang. luth. Kerk in Nederl. — Documents particuliers.

ALMARAZ (Josse D’ ou VAN), écrivain ecclésiastique, né à Londerzeel (Brabant), vivait au xvie siècle. Il entra dans le tiers ordre de Saint-François, dit des Boggards, et remplit les fonctions de curé à Zepperen (Limbourg). On a de lui :

1o Tractatus de tribus virtutibus theologicis ;

2o De frequenti usu SS. Sacramenti Eucharistœ ;

3o Meditationes spirituales.

Bon de Saint-Genois.

Foppens, Bibliotheca Belgica, t. I, p. 760, in-4o.

ALOST (Seigneurs D’). La terre ou pays d’Alost, comprise dans l’ancien comté de Flandre, eut, pendant assez longtemps, des seigneurs particuliers. Nous allons citer les principaux qui méritent figurer dans la Biographie nationale

Raoul, comte d’Alost, est le premier de ces seigneurs dont l’existence soit prouvée par les diplômes. Il vivait du temps de Henri II, roi de France, et de Baudouin de Lille, comte de Flandre. Issu de la noble maison de Gand, et, à ce qu’il paraît, marié à la sœur de Baudouin, il tint un rang distingué parmi les grands seigneurs de la cour de ce prince. Quelquefois il est qualifié d’avoué, parce qu’il possédait, en effet, dans sa terre, l’avouerie des biens qui appartenaient aux abbayes de Saint-Bavon et de Saint-Pierre à Gand. Il était aussi seigneur de Tourcoing.

Baudouin II, seigneur d’Alost, petit-fils du précédent, succéda à son père, Baudoin Ier, en 1081 ou 1082, et fut surnommé le Grand et le Gros à cause de sa haute taille et de son obésité. Il fut du petit nombre de seigneurs flamands qui accompagnèrent le comte Robert le Frison dans son pèlerinage à la terre sainte. Après son retour, il eut une querelle avec le seigneur de Ninove, et tomba même entre ses mains dans une défaite qu’il essuya près du village d’Okegem. Mais, bientôt remis en liberté, il s’empressa de prendre la croix avec le comte Robert II, et repartit sous sa bannière pour l’Orient, où l’on se promettait beaucoup de sa force et de sa bravoure, quand il fut tué d’un coup de pierre à l’assaut de Nicée, le 13 juin 1098.

Baudouin III, dit le Louche et le Barbu, fils du précédent, était bien jeune encore quand il succéda à son père. Il déploya beaucoup de zèle à poursuivre les meurtriers de Charles le Bon, comte de Flandre, et plus encore à soutenir la cause de Guillaume le Normand. À la tête d’un corps d’armée assez nombreux de Gantois, il marcha contre le comte de Hainaut, qui avait envahi la châtellenie d’Audenarde ; mais il fut entièrement défait et ne put empêcher le vainqueur de ravager cruellement sa terre. Peu après, ayant sonné du cor avec trop de violence, une blessure qu’il avait reçue au front, se rouvrit et laissa s’échapper une partie de la cervelle.

Il crut ce mal sans remède et prit l’habit religieux dans l’abbaye d’Afflighem, où il mourut au bout de quelques jours, en 1127. Gualbert le qualifie de Pair des pairs de Flandre, et Meyerus le nomme à son tour, le plus illustre des grands seigneurs flamands.

Yvain ou Ivan le Chauve, était le second fils de Bauduoin II. Du vivant même de son frère, il mérita d’être loué par Orderic Vital comme un seigneur noble et puissant, d’une générosité et d’une bravoure à toute épreuve, réputé