Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vrage posthume de Henri Zoesius, consistant en un commentaire sur les Décrétales de Grégoire IX, mais précédé d’un aperçu sur les principes et la méthode de cette branche de la science du droit (Louvain, 1647 ; in-fol.), ainsi que le traité de Jean Vendeville sur les principes et l’économie des livres de droit canonique (ibid., 1655 ; in-8o). On ferait mention, en troisième lieu, des livres concernant le droit féodal, portant le nom de nos meilleurs jurisconsultes : le Jus feudorum de Guillaume Haneton, réimprimé par Valère André, avec les annotations de Matthieu Wesembeek et de Paul Christynen ou Christinæus (Louvain, 1647), ainsi que les dissertations de P. Goudelin, De Jure feudorum et pacis, avec les leçons de Zoesius sur cette même partie du droit (Louvain, 1641 ; in-4o). Valère André lui-même avait résumé ses études de droit canonique sous le titre de : Synopsis juris canonici per erotemata digesti et enucleati : espèce de manuel qui fut imprimé plusieurs fois à Louvain et qui eut, dans la suite, en Allemagne, différentes éditions avec les notes et observations d’Adam Struvius.

Valère André avait donné de prime abord à ses études l’universalité qui devait lui assurer les bénéfices de plusieurs fonctions. Le cumul des charges a certainement nui à l’activité et aux services d’un grand nombre de nos savants d’autrefois ; mais on ne saurait en faire un grief à notre écrivain : car, il fut laborieux, infatigable, dévoué à la science et aux lettres jusqu’à la fin de sa carrière. Il a mis à profit d’immenses lectures, d’incessantes recherches, et aussi des relations suivies avec des hommes instruits et célèbres, soit en Belgique, soit dans les pays voisins, parmi lesquels on citerait Erycius Puteanus, Just. Ryckius et Marc Boxhorn, professeur à Leyde ; on en a des preuves dans les recueils d’épîtres latines qui comprennent leur correspondance scientifique. L’estime que les étrangers ont montrée à Valère André ne fut pas moins grande que ne l’était l’affection de ses compatriotes. On disait de lui qu’à une époque qui touchait de près à une période de décadence littéraire, il a rendu témoignage à l’ancienne renommée de nos écoles en fait d’érudition. Ajoutons qu’il a exposé, sous une forme claire, le fruit de ses veilles sur toute espèce de matières. Dans ses écrits, la langue latine est correcte, élégante sans recherche, savante sans obscurité. Il a su se garder des défauts qui déparent le style des latinistes admirés de son temps, la roideur et la concision forcée, l’emphase et l’afféterie. C’est faire de lui un bel éloge que de lui attribuer la convenance et la mesure dans l’expression, au degré où nos littérateurs du xviie siècle ont su bien rarement les conserver.

Félix Nève.

Les ouvrages de Valère André, cités dans la présente notice. — Foppens, Bibliotheca belgica. — Les registres manuscrits provenant d’anciens collèges de Louvain. — Notice biographique par M. Félix Nève, dans l’Annuaire de l’Université de Louvain, année 1846. — Fasti academici, Ms. de Paquot (Bibl. roy. de Brux.).

ANDREAS (Laurent), Belge de naissance, enseigna la philosophie à Vienne vers le milieu du xvie siècle. Il était membre de la compagnie de Jésus et compta au nombre de ses élèves le père Georges Scherer. Il a publié un ouvrage ayant pour titre : Assertiones logicœ, physicœ, mathématicœ, metaphysicœ et ethicœ, a juvenibus S. J. prœside Laur. Andrea, artium et philosophiœ magistro in ecclesia Cœs. collegii S. J. circa festum OO. SS. ante studiorum restaurationem pro more defensœ. Typis datæ in ædibus Collegii, 1560 ; in-4o.

J. Liagre.

Aug. et Al. de Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus.

ANDRIES (Éméric) ou ANDREÆ, abbé de Saint-Michel, écrivain ecclésiastique, né à Hoogstraeten, mort en 1590. Andries, dont le nom de famille a été, selon la coutume du temps, latinisé et converti en celui de Andreœ, embrassa jeune encore l’état monastique à l’abbaye de Saint-Michel, de l’ordre de Saint-Norbert, à Anvers. Ses talents le firent élever à la dignité d’abbé de son monastère, en 1587. Mais il ne porta pas longtemps la mitre ; la mort l’enleva subitement après une administration de deux ans et huit mois. Il fut enterré devant l’autel de la Vierge, dans son église abbatiale, où son successeur, Denis Feyten, lui fit élever