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cueillie, que le portrait d’Anneessens se trouvait sur un grand tableau peint par Jean Van Orley, en 1700, et qui est placé aujourd’hui dans le cabinet du secrétaire de la ville : c’est une erreur manifeste. Ce tableau représente les membres de la gilde de la draperie, en 1700 ; il a été exécuté à leurs frais ; or, à cette époque, Anneessens ne fut ni doyen, ni huit de la gilde, comme je m’en suis assuré.

Alph. Wauters.

Verhulst (membre de la classe des sciences de l’Académie royale de Belgique), Précis historique des troubles de Bruxelles, en 1718, avec des détails inédits sur le procès et l’exécution d’Anneessens. Bruxelles, 1832 ; in-32. — Levae, La Mort d’Anneessens, dans la Revue de Bruxelles (no d’octobre 1837). — Gachard, Documents inédits concernant les troubles de la Belgique sous le règne de Charles VI. Bruxelles, 1839 ; 2 vol. in-8o. — Henne et Wauters, Histoire de Bruxelles, t. II, pp. 189 à 247. — Galesloot, Procès de François Anneessens, doyen du corps des métiers de Bruxelles, publié avec notice et annotations. Bruxelles, 1862 et 1863 ; 2 vol. in-12. — Adolphe Mathieu, Anneessens (poëme accompagné de notes). Ixelles, 1865 ; in-18. Etc., etc.

ANNEESSENS (Jean-André), architecte, né à Bruxelles en 1687, mort en 1769. Pendant la décadence que l’art architectural traversa, au commencement du xviiie siècle, Anneessens apparaît, sinon comme un artiste de premier ordre, du moins comme un constructeur actif et recherché, un ingénieur de mérite. Il était fils du célèbre et malheureux doyen et de sa deuxième femme, Florence Gilson ; il reçut le baptême dans l’église Sainte-Catherine le 3 décembre. Il fut admis dans le métier des Quatre Couronnés de la même ville, où il se fit inscrire comme maître tailleur de pierres. Le magistrat de la capitale lui accorda l’exemption de l’obligation de monter la garde, en reconnaissance de ce qu’il avait gratifié la ville d’un modèle de tour (24 mai 1715). Plus tard, la commune réclama fréquemment ses services, et ce fut lui qui exécuta le dessin des fontaines qui ornent la cour de l’hôtel de ville.

Lorsque son père fut enfermé à la Steenporte, le jeune architecte ne se borna pas à s’associer aux démarches des autres membres de sa famille, il s’empressa de demander au conseil de Brabant l’élargissement de l’accusé sous caution. Peut-être espérait-il faire quitter le pays à Anneessens et courir les risques de son dévouement ? Nous avons dit, dans la notice précédente, qu’il ne réussit pas dans ses démarches. L’inhumanité avec laquelle on traîta le doyen n’exerça pas une influence fâcheuse sur la carrière de son fils ; tout au contraire, l’archiduchesse parut vouloir réparer les torts de de Prié en nommant Jean-André Anneessens architecte et contrôleur des ouvrages de la cour (Lettres patentes du 14 janvier 1733).

Peu de temps après, en 1737, Anneessens fut chargé de faire le plan d’une nouvelle façade pour le palais épiscopal de Liége, du côté de la place Saint-Lambert. L’année suivante, il fut consulté par le magistrat de Nivelles, qui avait l’intention de faire construire une maison communale. Enfin, il contribua aussi à la réparation et à l’embellissement des édifices religieux et des châteaux, particulièrement aux environs de Bruxelles. À Grimberghe, il dirigea la construction du quartier abbatial, de 1710 à 1726 ; à Afflighem, il ajouta à l’église du monastère deux nouvelles chapelles, en 1747 et 1748. Les écuries de Tervueren, la plus importante des parties de l’ancienne résidence ducale qui ait été conservée, furent également élevées sous sa direction.

Anneessens fut asphyxié, près d’Aix-la-Chapelle, dans une exploitation de calamine qu’il examinait. Il laissa des enfants de Françoise Van Troen, avec laquelle il s’était marié le 26 janvier 1709. Parmi les édifices construits par lui et que le temps a conservés, on doit citer en première ligne la façade du palais de Liége, que l’on a souvent critiquée en la comparant avec la cour intérieure, si originale, du même palais. Suivant M. Schayes, bon juge en cette matière, « elle est d’un bel effet par ses grandes dimensions et la noble simplicité de son architecture. »

Alph. Wauters.

Foppens, Chronique manuscrite de Bruxelles. — Wauters, Histoire des environs de Bruxelles, passim. — Galesloot, Procès de François Anneessens, t. I, pp. lxi et lxvi. — Archives de la ville de Bruxelles, passim.

ANS (François D’), plus connu sous le nom d’ALBERT DE L’ENFANT JÉSUS,