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originaire du Limbourg et mourut le 16 novembre 1668. Il s’appliqua de bonne heure à l’étude du droit et se fixa comme avocat à Anvers, où il obtint, en 1616, le droit de bourgeoisie. En 1645, il fut nommé échevin de cette ville et resta jusqu’à sa mort investi de fonctions importantes que, d’après les coutumes d’Anvers, on ne pouvait exercer qu’en qualité d’ancien échevin. Revêtu plusieurs fois de cette fonction, il fut aussi chef de section, chef de police, juge de paix et membre de la chambre des pupilles, institution que nous ne connaissons plus aujourd’hui.

Anselmo épousa, le 22 mars 1617, Adrienne Voets, dont il eut trois fils et quatre filles. Il est enterré à Hoboken. Ses descendants par les femmes existent encore et appartiennent aux familles bien connues à Anvers, des Dellafaille, Van Havre et Vanderhaegen d’Eesbeke.

De tous nos anciens jurisconsultes, Anselmo est incontestablement le plus fécond ; il a laissé des travaux considérables auxquels il a dû consacrer sa vie tout entière. Au siècle dernier, il fut l’objet de critiques amères, surtout de la part de Christyn ; mais pour juger la valeur scientifique d’un homme, il faut avoir soin de ne pas l’isoler du temps où il vivait. Ainsi, au commencement du xviie siècle, nos provinces jouissaient bien d’un peu de repos après l’effroyable cataclysme qui avait marqué la seconde moitié du siècle précédent ; mais un grand désordre régnait encore dans la législation ; nos praticiens connaissaient peu le droit édictal de leur pays et empruntaient le plus souvent au droit étranger les motifs de leurs décisions. Anselmo entreprit de rassembler les placards, édits et ordonnances, de les expliquer et de les commenter. C’était certes une vaste entreprise qui exigeait beaucoup de science et de persévérance. Ces travaux ne sont pas parfaits, sans doute ; ils laissent même à désirer sous plusieurs rapports, mais leur utilité à l’époque de leur publication n’en est pas moins incontestable, et la meilleure preuve que l’on puisse en rapporter, c’est que le commentaire sur l’Édit Perpétuel, le plus important de tous, a eu trois éditions, et le Tribonianus belgicus en a eu deux.

Anselmo est d’ailleurs cité très-fréquemment comme autorité par les jurisconsultes qui, après lui, ont entrepris de commenter notre droit édictal.

D’après le cadre qu’il s’était tracé, Anselmo commença par la publication d’un recueil de placards sous le titre :

1o Placcaeten, ordonnantien, landtchartres, blyde-Incomsten, privilegien, ende instructien by de princen van dese Nederlanden, aen de inghesetenen van Brabant, Vlaenderen ende andere provincien, t’sedert ’t jaer MCCXX tot den jaere MDCXL, wtghegeven, gheaccordeert ende verleent, etc., etc. Vergadert ende onder bequamen titulen in order ghestelt door Antonium Anselmo. Antwerpen, Henri Aertssens, 1648 ; 2 vol. in-fo.

Ce recueil comprend les années 1220 à 1640. Il fut plus tard continué par Christyn et Wouters.

2o Codex Belgicus, seu jus edictale a principibus Belgarum sancitum, ofte de nederlandtsche, nieuwe soo gheestelycke als wereltlycke rechten, ghetrocken uyt de vier placcaet-boecken tot Gendt ende Antwerpen uytghegeven. Den tweede druck. T’Antwerpen, by Petrus Bellerus, MDCLXI ; in-fo 287 pages et 4 feuillets de table.

À la suite se trouvent :

Placcaeten, edicten, ende ordonnantien, daer van in desen Codex mentie wordt ghemaekt ende in de voorgaende vier placeaetboecken tot Gendt ende Antwerpen uytghegeven niet bekent en zyn ; in-fo de 349 pages.

Ce codex, écrit tout entier en flamand, est un répertoire de la législation belge à cette époque, fait par ordre alphabétique des matières, avec renvoi aux articles des édits.

3o Commentaria ad Perpetuum Edictum serenissimorum Belgii principum Alberti et Isabellœ evulgatum. — 12 julii MDCXI, etc., etc.. editio secunda. — Dimidia plus parte, plurimis in locis auctior et indice copiosiore, locupletior, tersior et castigatior opus, uti hodiernis utriusque fori praticis gratum, ita posteris futurum gratissimum et acceptissimum. Antverpiæ, apud Petrum Bellerum, MDCLI ; in-