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assis devant son pupitre, ayant à peine atteint l’âge de quarante-cinq ans, le 4 décembre 1826.

Outre son premier Te Deum à huit voix, Ansiaux en a composé deux autres, dont le dernier, jusqu’alors inédit, fut exécuté à Bruxelles, à l’église de Sainte-Gudule, le 16 décembre 1854, jour à la fois anniversaire de la naissance du roi Léopold et du compositeur ; neuf messes ; plusieurs mottets ; trois ouvertures ; deux opéras : Les Revenants et Numa, restés en manuscrit ; un oratorio intitulé : Le Sacrifice de Jephté ; des ouvrages pour harmonie militaire ; enfin un grand nombre de morceaux de chant et de piano.

Chev. L. de Burbure.

ANSIAUX (Nicolas-Antoine-Joseph), médecin, né à Ciney, en 1745, mort à Liége, en avril 1825. Après avoir pris le grade de docteur en médecine à l’université de Louvain, il s’établit dans sa ville natale ; mais sa réputation l’attira à Liége, où il fut nommé médecin du prince-évêque, en 1784. Il y fut longtemps médecin en chef des hospices civils et président du premier comité de la vaccine établi dans le pays ; il fut aussi président de la Société libre des sciences physiques et médicales de Liége.

Il a publié un travail intitulé : De l’Influence des doctrines médicales dans la pratique (Esprit des journaux, 1785, t. X et XI), et une traduction en vers français des Aphorismes d’Hippocrate (ibid., 1791). Sa réputation l’avait fait nommer membre de plusieurs sociétés savantes.

G. Dewalque.

ANSIAUX (Nicolas-Gabriel-Antoine-Joseph), chirurgien et professeur, né à Ciney, le 6 juin 1780, mort à Liége le 26 décembre 1834. Il était fils du précédent ; il accompagna, en Allemagne, son père, qui quittait Liége, à l’approche des armées françaises, avec le prince-évêque, dont il était le médecin, son titre devant l’exposer, à ce que craignait le prince, aux rigueurs qui atteignaient alors ceux qui avaient occupé des emplois auprès des cours.

De retour à Liége en 1795, il aborda l’étude de l’anatomie et de la chirurgie. Après avoir suivi le cours d’un médecin français et la pratique de son père pour la médecine, ainsi que de l’hôpital de Bavière pour la chirurgie et de Ramoux pour les accouchements, il prit, à 18 ans, le titre de chirurgien : l’exercice de la profession était libre alors. Mais bientôt il se rendit à l’École de médecine de Paris et y séjourna jusqu’en 1801, qu’il revint à Liége. La loi du 19 ventôse an XI (1803) étant venue mettre un terme aux abus, en rétablissant les grades académiques, Ansiaux se rendit de nouveau à Paris pour y recevoir le diplôme de docteur : il subit ses examens de la manière la plus distinguée. Sa thèse, Dissertation sur l’opération césarienne et la section de la symphyse des pubis (Thèses de Paris, an XII, no 119), fut remarquée et obtint plus tard une seconde édition ; il y précise les indications des deux opérations et les cas où la première seule est praticable. Vers le même temps, il publia, dans le Journal de médecine de Corvisart, t. II, des Réflexions sur la rupture du plantaire grêle, qu’il considéra le premier comme le déchirement de quelques fibres des jumeaux ou du soléaire.

De retour dans son pays, Ansiaux songea à relever la chirurgie de l’abaissement et de l’anarchie incroyable où elle était tombée. On sait que cette partie de l’art de guérir, longtemps confiée aux barbiers, n’a pris son rang dans les sciences que depuis la fin du siècle dernier ; sous ce rapport, notre pays était même bien inférieur à la France, à cause de l’abandon où la chirurgie était laissée à l’ancienne université de Louvain. Au pays de Liége, il n’y eut jamais d’enseignement régulier de l’art de guérir : quelques chirurgiens avaient pris leurs grades dans des universités étrangères, surtout à Montpellier ; la plupart, après avoir suivi six ans la pratique d’un maître en chirurgie, avaient subi quelques examens bornés à l’anatomie et à la clinique des tumeurs, des plaies, des fractures et des luxations. L’émigration qui suivit la révolution nous enleva encore une partie des hommes les plus capables ; puis le désordre et l’anarchie qui résultèrent de notre réunion à la France nous dotè-