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frique, parce que les anciens la connaissaient sous le nom d’Aphrodisium. Henri d’Antoing, qui était, dit le chroniqueur de Valenciennes, « un vaillant homme », commandait le guet au moment où les Sarrasins essayèrent de surprendre les chrétiens pendant la nuit. Aidé des chevaliers du Hainaut, qui l’avaient suivi, il repoussa les infidèles ; mais leur nombre était si considérable que chaque jour le péril s’accroissait, et les rumeurs qui se répandirent au loin devinrent si menaçantes que, dans la patrie même de Henri d’Antoing, des processions solennelles eurent lieu pour appeler la protection du ciel sur sa vie et sur celle de ses compagnons. Il fallut se résoudre à quitter un rivage toujours funeste aux chrétiens. Cependant rien n’affaiblit la pieuse ardeur du sire d’Antoing, et nous le retrouvons six ans après à la croisade de Nicopoli, où il fut l’un des prisonniers décapités sous les yeux de Bajazet. Froissart, en nommant au premier rang des victimes « ce gentil chevalier hainuyer », déplore avec un vif sentiment d’émotion la fin si cruelle d’un des héros de ses récits. Henri d’Antoing, seigneur d’Haveskerke et de Briffeuil, était fils de Gérard d’Antoing ; il laissa des filles qui épousèrent les sires d’Enghien, de Stavele, de Flavy et de Sainte-Aldegonde. Il ne faut pas le confondre avec Henri d’Antoing, seigneur de Buggenhout, qui fut l’un des plus intrépides frères d’armes de Jean de Hainaut dans son expédition d’Angleterre en 1326.

Kervyn de Lettenhove.

ANTONIO, peintre, né à Gand en 1600, mort en 1677. Voir Vanden Heuvele (Ant.).

ANVERS (Gérard D’), écrivain ecclésiastique, vivait en 1270. Voir Gérard d’Anvers.

ANVERS (Gérard D’), chroniqueur, du xiie siècle. Voir Gérard d’Anvers.

ANVERS (Laurent D’), né à Anvers au xive siècle. Cet habile miniaturiste, le plus ancien dont un ouvrage soit venu jusqu’à nous, vivait dans la deuxième moitié du quatorzième siècle. Il est qualifié de prêtre dans l’inscription suivante qui se trouve à la fin d’un missel manuscrit appartenant à la bibliothèque de Van Westreene, à la Haye : Anno Domini MCCC°LXVI sabbato post nativitatem Beate Marie Virginis fuit perfectus liber iste a Laurentio illuminatore[1] pbro de Andwerpia commorante[2] Gandavi. Deo gratias. Sic scribi et illuminari[3] ob laudem Dei et ecclesie sancte fecit nobilis dominus de Rummen[4], et de Quaetbeecke baro. Orale, pro eo. Le noble personnage qui a fait écrire et enluminer ce missel par Laurent d’Anvers, nous paraît être Guillaume van Urle, autrement d’Orey. Par son mariage avec Jeanne de Looz, fille du comte Arnoul et dame de Quaetbeke, il était devenu d’abord seigneur de ce lieu ; et lorsque sa femme et son fils eurent, en 1331, reçu de leur frère et oncle respectif, le comte Louis de Looz, la seigneurie de Rummen, il en prit également le titre. Les miniatures qui ornent ce manuscrit peuvent être comparées aux meilleures de ce genre, notamment à celles exécutées pour le roi Charles V de France par Jean de Bruges et par les autres miniaturistes flamands que ce prince avait appelés à sa cour. Comme le constate l’inscription du missel, Laurent d’Anvers habitait, en 1366, la ville de Gand.

Chev. L. de Burbure.

APOLLONIUS (Levinus), historien, voyageur, né à Middelbourg, en Flandre, mort en 1570. Sur le titre de ses ouvrages, il se nomme Levinus Apollonius Gandobruganus, Middelburgensis. Il est difficile de reconnaître le véritable nom de l’auteur sous ces formes latinisées. Peut-être s’appelait-il Liévin van Gentbrughe, et Apollonius n’était-il qu’un nom d’emprunt, ou bien faut-il entendre par Gandobruganus, Middelburgensis, qu’il était de Middelbourg en Flandre, village situé sur les confins des quartiers de Gand et de Bruges ?

On sait peu de chose de sa vie. Il semble s’être livré de bonne heure à l’enseignement et il eut pour élèves le poëte André Hoius et d’autres lettrés. Plus tard, il passa en Espagne et delà au Pérou. On croit qu’il mourut aux îles Canaries. On lui doit deux ouvrages intéressants, assez rares aujourd’hui :

1o Levini Apollonii Gandobrugani, Middelburgensis de Peruviœ regionis inter novi

  1. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : illuminatore, lisez : illuminatori (sic).
  2. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : commorante, lisez : commoranti (sic).
  3. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : illuminari, lisez : illuminandi (sic).
  4. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : Rummen, lisez : Rumnen.