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orbis provincias celeberrimœ inventione et rebus in eadem gestis libri V. Ad. Jacobum Claroutium, Maldeghemiœ et Pitthemiœ dominum. Brevis exactaque novi orbis et Peruviœ regionis chorographia. Antverpiæ apud J. Bellerum, 1567 ; in-18. L’ouvrage est daté de Bruges, 1566. Apollonius qui, dans sa préface, se dit encore fort jeune, dédie son livre à Jacques Claerhout, seigneur de Maldeghem et de Pithem. Il déclare que, dès son tendre âge, il s’est adonné à l’étude de l’histoire et qu’en écrivant cet ouvrage, son but est de faire connaître le Pérou aux Belges qui se livrent au négoce et qui pourront ainsi tirer profit de sa description. Comme Pierre Martyr et Sébastien de Munster sont les seuls qui, dans leurs ouvrages ou dans leurs cartes géographiques, s’occupent des origines de cette contrée, il pense qu’un livre plus complet et plus détaillé sur ce sujet sera accueilli avec faveur. C’est donc à la fois l’histoire et la description du Pérou.

2o De Navigatione Gallorum in terram Floridam deque clade anno 1565 ab Hispanis accepta. Antverpiæ, 1568 ; in-8o.

Le même ouvrage parut en allemand à Bâle, en 1583, in-fol.

Les biographes d’Apollonius assurent qu’il n’alla visiter le Pérou qu’après en avoir publié la description.

Bon de Saint-Genois.

Sweertius, Athenœ Belgicœ. — Foppens, Bibliotheca Belg. — Delvenne, Dictionnaire biogr.

APOSTOLE (Pierre), ou APOSTOCLE, LAPOSTOLE, DEL’ APOSTOLE, chevalier, docteur en droit, professeur à l’Université de Louvain, conseiller et maître des requêtes au grand conseil de Malines, naquit à Tournai vers 1466, et décéda à Malines, le 20 avril 1532. Issu d’une famille noble de Tournai, il fit ses études à l’Université de Louvain et y fut reçu docteur en droit, le 15 octobre 1492. Peu de temps après, il fut nommé professeur ordinaire et, en 1496, professeur primaire de droit civil dans cet établissement. Il eut l’honneur d’être recteur, pendant l’année 1496, avec Pierre de Theunis et, en 1501, avec Gautier de Beka. Le jurisconsulte et magistrat Nicolas Éverard ou Everardi, fut également son collègue. Au commencement de l’année 1502, il fut nommé maître des requêtes de Philippe le Beau : c’est le titre que pouvaient porter les membres du grand conseil, qui suivaient encore le prince partout où il se portait. Pour bien comprendre l’importance de ces fonctions à cette époque, il faut faire remarquer que ce collège réunissait aussi les attributions du conseil privé et constituait un véritable conseil d’État. Cependant, ce titre paraît avoir été plutôt honorifique que réel, puisque Apostole a continué à professer le droit à Louvain jusqu’au 22 janvier 1508[1], date de l’ordonnance qui rétablit définitivement le grand conseil de Malines et l’en nomma membre. Outre les dix-sept conseillers, président, procureur général et substitut, cet arrêté nommait trois maîtres de requêtes destinés encore à suivre le prince. Parmi ses collègues, nous distinguons Jean Pieters, président, Jean Carondelet et Jérôme de Busleiden, conseillers ecclésiastiques, Philippe Wielant, si célèbre plus tard, et Jérôme van Dorpe, conseillers laïques, et Jean Rousseau, procureur général. Une nouvelle ordonnance du 8 mars 1508 vint confirmer celle de 1503. Les gages ordinaires d’un conseiller de ce temps étant de vingt sols par jour de séance, on pourrait croire que ces fonctions, quelque élevées et honorables qu’elles fussent, ne devaient pas être recherchées avidement, mais il faut tenir compte de la valeur monétaire, et considérer que ce magistrat touchait, en outre, une somme plus que double pour casuel et qu’il jouissait du privilége de se faire remplacer définitivement, en d’autres termes, de vendre son office.

Il nous semble qu’il y a quelque intérêt pour l’histoire, et spécialement pour la présente notice, à connaître ces détails sur la première organisation de notre célèbre cour de justice, où Apostole siégeait avec distinction. Un de ses contemporains, François Titelmans, professeur de lettres et de philosophie à l’Université de Louvain (1537), dit qu’il portait un grand nom et qu’il était un homme savant, un éminent professeur et un magistrat parfait. Les professeurs Mo-

  1. ERRATA ET RECTIFICATIONS DU Ier VOLUME : au lieu de : 1508, lisez : 1503.