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fils du nom de Gérard, dont l’historien Mantelius ne fait aucune mention, mais qui se trouve cité, comme témoin, dès le 1er juillet 1101, dans une charte de l’empereur Henri IV, approuvant la restitution faite par Albert, comte de Namur, de la ville d’Andenne à l’abbaye de ce nom (Wolters, Cod. diplom. loss., p. 33 ; Miræus, Oper, diplom., t. I, p. 368). Un autre de ses fils succéda à Gérard, sous le nom d’Arnoul II.

Les cartulaires des évêques de Liége renferment un diplôme de l’empereur Henri IV, daté d’Aix-la-Chapelle, en 1101, par lequel il réprime les violences qu’excerçait, dans les villages de Saive et d’Ernau, appartenant à l’abbaye de Saint-Jacques de Liége, un certain Guillaume de Namur, homme puissant et cruel, à qui Arnoul Ier en avait cédé l’avouerie (Wolters, ibid., p. 33). Les comtes de Looz étaient, depuis 1015, les avoués héréditaires de l’abbaye ; mais la charte de l’évêque Baldéric, qui leur avait conféré cette dignité, stipulait qu’ils ne donneraient jamais cette avouerie en fief et qu’ils ne percevraient d’autres droits que ceux qui étaient indiqués dans la charte. La décision prise par l’Empereur, dans la cour plénière qu’il tint à Aix-la-Chapelle, le 11 juin 1101, était conçue dans ce sens.

J.-J. Thonissen.

Auteurs cités sous la vie de Arnoul V.

ARNOUL II, fils d’Arnoul Ier, comte de Looz, commença son règne en 1101, selon Mantelius ; en 1099, suivant l’auteur de l’Art de vérifier les dates : double erreur peut-être, puisque le comte Gérard (voir Arnoul Ier) régnait encore à la première des deux dates citées. Il est toutefois certain qu’Arnoul avait déjà succédé à son frère en 1103, puisqu’il figure comme témoin dans une charte de cette année, par laquelle Henri IV, roi des Romains, règle les droits à percevoir à Olne, par les avoués du chapitre de Saint-Adalbert à Aix-la-Chapelle (Bulletin de la Commission royale d’histoire, 1re série, t. VIII, p. 301).

Guerrier intrépide, Arnoul mit bravement ses talents militaires au service de l’Église de Liége, dont il était un des principaux vassaux. En 1119, par déférence pour les désirs du pape Calixte II, il embrassa la cause de l’évêque Frédéric de Namur, à qui l’archidiacre Alexandre, nommé par l’empereur Henri V, disputait l’illustre siége de Saint-Lambert. Mais il paraît que le comte de Looz ne se distingua pas, cette fois, par un zèle excessif. « Le comte Arnoul, dit l’auteur de la chronique de Saint-Trond, tout en penchant du côté de Frédéric par esprit d’obéissance envers le pape, aimait à prendre une position moyenne entre les deux camps.[1] » II remplit un rôle plus énergique et plus franc, dans une guerre entreprise, dix ans plus tard, contre Gislebert, comte de Duras. Celui-ci, appliquant un système beaucoup trop suivi à cette époque, avait abusé de son titre de sous-avoué de Saint-Trond, pour exercer sur le territoire de cette ville une foule d’exactions et de rapines ; les choses en étaient venues au point que, malgré les protestations de l’évêque de Metz, co-propriétaire de la seigneurie, l’abbé Rodulphe avait été forcé d’abandonner son monastère et de prendre le chemin de l’exil, à la grande douleur des habitants de Saint-Trond, qui l’aimaient à cause de son administration généreuse et paternelle. Rodulphe et Théodgère, évêque de Metz, sollicitèrent et obtinrent le secours armé d’Alexandre, évêque de Liége, et de Waleran, comte de Limbourg et haut avoué de l’abbaye, auxquels se joignit Arnoul II avec ses troupes. Gislebert, de son côté, réussit à se procurer l’assistance de Godefroid le Barbu, comte de Louvain, et de Thierri d’Alsace, comte de Flandre. Après quelques engagements partiels, les deux armées se rencontrèrent, le 7 août, au village de Wilderen. La lutte fut d’abord favorable aux adhérents du comte de Duras. Déjà les Liégeois et les Limbourgeois se retiraient en désordre, lorsque Arnoul, à la tête de ses che-

  1. Rodulphe, abbé de Saint-Trond, étant en butte aux persécutions du comte de Duras et du duc de Lorraine, parce qu’il avait, lui aussi, embrassé le parti de Frédéric de Namur, Arnoul essaya de le réconcilier avec ses dangereux voisins. Ayant échoué dans cette tentative, il voulut au moins soustraire Rodulphe à leur vengeance et lui donna, en 1121, un asile au château de Looz.