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messe de lutter de toutes leurs forces contre ceux qui voudraient y porter atteinte. En 1240, il écrivit, avec le duc de Brabant, le duc de Limbourg, le comte de Gueldre et plusieurs autres princes, une lettre au pape Grégoire IX, pour l’engager à se réconcilier avec l’empereur Frédéric II. En 1241, il se rendit à Liége, pour y signer, avec d’autres feudataires de l’Empire, une déclaration de foi et d’hommage au même Empereur, dont il reçut en échange la garantie de tous les droits et de toutes les possessions de la maison de Looz. Il promit solennellement à l’Empereur de rester fidèle à son fils Conrad, roi des Romains ; ce qui ne l’empêcha pas d’assister, sept ans plus tard, à Cologne, au couronnement de Guillaume II, comte de Hollande, que les partisans du pape Innocent IV, après l’excommunication de Frédéric, avaient placé sur le trône impérial. En 1244, on le voit engagé dans une guerre avec Henri de Heinsberg, guerre dont les causes ne sont pas bien connues, mais qui se termina par la trêve conclue, le 20 juillet de cette année, à Loithe près de Venloo, entre Conrad Ier, archevêque de Cologne, le duc de Brabant et le comte de Saine, d’une part, le comte de Juliers et son frère Waleran, de l’autre. Cet acte de pacification renferme, au sujet des démêlés d’Arnoul et de Henri de Heinsberg, la clause suivante : « Le comte de Looz s’engage à restituer à noble homme Henri de Heinsberg et aux siens tout ce qui pourrait leur avoir été enlevé par lui et par les siens ; et le sire de Heinsberg en agira de même envers Arnoul, comte de Looz, et les siens. » Mantelius présume qu’Arnoul IV, intimement allié au duc de Brabant, était sorti du château de Stockem pour envahir les terres voisines du sire de Heinsberg, que des liens féodaux attachaient au comte de Juliers. En 1248, prévoyant le brigandage et l’anarchie qui devaient envahir l’Allemagne à la mort de Frédéric II, Arnoul conclut une confédération avec l’évêque de Liége, le duc de Brabant et le comte de Gueldre, pour la défense de leurs territoires respectifs. En 1255, il concourut puissamment à la soumission des habitants de Liége, de Saint-Trond et de Huy, qui s’étaient révoltés contre l’évêque Henri de Gueldre.

Arnoul IV jouissait, au plus haut degré, de l’estime et de la confiance de ses contemporains et, de même que son prédécesseur Arnoul III, il profita, plus d’une fois, de cette haute position, pour remplir le rôle d’arbitre et de conciliateur entre les princes voisins. Le 15 juin 1247, il rendit, avec Conrad, archevêque de Cologne, et quelques autres, un jugement arbitral destiné à mettre un terme aux dissentiments survenus, au sujet du comté de Berg, entre la comtesse Ermengarde et son fils aîné Adolphe. Le 4 octobre 1265, il concourut, avec Henri de Gueldre, évêque de Liége, à une autre sentence arbitrale ayant pour but de réconcilier les habitants de Cologne avec leur archevêque Engelbert II. En 1269, le même Henri de Gueldre s’en remit à la décision du comte de Looz, pour déterminer le nombre de personnes par lesquelles il devait faire hommage à l’archevêque de Reims. En 1272, il fut nommé arbitre dans un différend qui avait surgi entre le chapitre de Saint-Servais de Maestricht, d’une part, les officiers du duc de Brabant et les habitants de la ville, de l’autre. Nous avons déjà parlé de l’accord conclu, sous ses auspices, entre le duc de Brabant et le seigneur de Malines.

Mais les négociations et les combats n’empêchaient pas Arnoul IV de se vouer, avec autant d’intelligence que de générosité, à l’amélioration du sort de ses sujets. Au mois de mai 1232, il accorda à Hasselt, qui n’était encore qu’un village, tous les priviléges et toutes les libertés dont jouissaient les bourgeois de Liége, à condition de ne pas toucher aux droits régaliens du comte et de respecter ses revenus ; et ce fut lui qui, au grand avantage des habitants, fit creuser le canal qui amène les eaux du Demer à l’intérieur de la ville et qui est désigné aujourd’hui sous le nom de Nieuwen Demer. En 1240, il concéda les mêmes droits aux habitants de Curange, avec la seule restriction que, dans les cas graves ou douteux, leurs échevins, avant de prononcer la sentence, seraient tenus de