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Arnoldi Flandri, eremitæ, organistæ Tulmetinæ quatuor vocibus decantandæ, liber primus, imprimé à Venise, en 1595, Arnould le Flamand fait connaître que, dès sa première jeunesse, il a cultivé l’art musical avec la plus grande ardeur a puero quantum in me fuit, ardentissime colui. On peut en induire qu’il avait reçu l’instruction, dans une des nombreuses maîtrises de son pays natal. Outre le recueil précité, deux autres ouvrages d’Arnould le Flamand sont cités dans Fétis, Biographie universelle des Musiciens :

Madrigali a cinque voci, publié à Dillingen, en 1608, in-4o, et

Sic fortuna juvat, messe à sept voix, imprimée dans la même ville.

Arnould le Flamand ne doit pas être confondu avec Arnould de Bruck (voir ce nom), qui mourut dans la première moitié du xvie siècle, tandis que son compatriote vivait encore au commencement du siècle suivant.

Chev. L. de Burbure.

ARNOULD, abbé de Gembloux, chroniqueur au xiie siècle. Il fut le premier continuateur d’Anselme de Gembloux. Reprenant la chronique commencée par Sigebert, où son prédécesseur l’avait laissée, en 1137, il la conduisit jusqu’en 1149. Cette année même, il mourut à l’abbaye de Signy.

F. Hennebert.

ARNOULD D’ISQUE, en latin ARNOLDUS AB YSSCHA, théologien, prédicateur, au xvie siècle. Il naquit à Isque, entre Bruxelles et Louvain, et emprunta son nom à cette localité. Celui de sa famille nous est inconnu. Au milieu de l’époque agitée de la révolution des Pays-Bas, il se distingua par son attachement à la foi catholique et par son zèle pour la prédication qu’il exerça surtout contre les sectaires de Hollande. Arnould d’Isque, qui appartenait à l’ordre des Franciscains, se signala particulièrement à Edam, où il fut emprisonné à cause de la hardiesse de ses paroles. Après la reddition d’Amsterdam, entre les mains des réformés, en 1578, il fut avec les autres religieux de son ordre et les meilleurs catholiques de la ville, embarqué sur des navires et chassé du pays. Il se réfugia alors à Louvain, où il occupa, pendant quelques années, les fonctions de gardien du couvent des Frères Mineurs. Il passa à la fin de sa vie, on ne sait pour quel motif, en Allemagne et mourut à Coblentz en 1619. Ce religieux, dont la Nouvelle Biographie universelle de Didot fait à tort un prédicateur allemand, composa en flamand, entre autres, une collection de cinq sermons sur la manière de croire en Jésus-Christ, ainsi qu’un office de la Vierge destiné au peuple.

Bon de Saint-Genois.

Foppens, Bibl. Belgica, t. I, p. 97. — Sweertius, Athenæ Belgicæ, p. 142. — Waddingius, Annales fratrum minorum (continuation, t. XXI, p. 163).

ARNOULD DE LENS[1] ou ARLENIUS, surnommé Peraxyle, philosophe et poëte, naquit dans un petit village de la Campine brabançonne. Il vivait dans e la première moitié du xvie siècle, époque à laquelle nous le trouvons attaché au service de Dom Diego Hurtado de Mendoza, plus tard ambassadeur à Venise. Au départ de celui-ci pour l’Italie, il alla se fixer, pendant quelques années, à Bâle, où il se lia avec des lettrés distingués, entre autres, avec Henri Étienne, le célèbre imprimeur, et travailla avec eux à corriger les auteurs grecs dont les écrits avaient alors été remis en honneur par le mouvement littéraire de la Renaissance. Il donna, entre autres, une édition recherchée de l’Histoire des Juifs de Flave-Josèphe, et y ajouta les deux livres de cet auteur contre Apion, adversaire des Juifs, d’après l’exemplaire qu’en possédait Dom Hurtado de Mendoza. On s’accorde à lui sans doute attribuer un grand savoir et une érudition hors ligne. Il composa aussi beaucoup d’épigrammes grecques et latines. Ses œuvres imprimées consistent dans des traductions d’auteurs anciens, fort estimées. En voici les titres :

Dionis Cassii Coccæi Romanæ historiæ libri XII.

Olimpiodori philosophi Platonici et peripatetici Commentarii ad Aristotelis Commentarios.

Sermones quidam ex Plutarcho de moribus, a nemine ante hac versi.

Plurimæ orationes Chrysostomi Theodoreti et aliorum patrum anteà non visæ;

  1. On le confond quelquefois avec Arnould de Lens ou Lensæus, médecin et mathématicien. Voir Lens (Arnaud DE).