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BACHERIUS (Pierre), poëte flamand, né à Gand, vivait au xvie siècle. Voir De Backer (Pierre).

BACK (Godefroid) ou BAC, imprimeur à Anvers, décédé en 1517, y exerça, de 1493 à 1517, l’art importé en Belgique par Thierri Martens, d’Alost. Celui-ci ayant, en 1476, transféré à Anvers ses presses et son officine typographique, y eut des adeptes et des imitateurs. Dès lors, la corporation artistique ou gilde de Saint-Luc s’empressa de les réclamer, pour se les adjoindre, en les admettant dans son sein au même titre que les calligraphes et les relieurs de manuscrits.

Les imprimeurs typographes Gérard de Leeu (Leeuw), en 1485 ; Mathias Vander Goes, en 1487, et Godefroid Back, en 1493, s’y affilièrent et acquirent ainsi, dans la cité anversoise, le libre et franc exercice de leur nouveau métier ; le dernier en sa double qualité d’imprimeur et de relieur de livres : Goyvaert Back, boeckprentere ende boeckbindere, dit le livre matricule. — Mathias Vander Goes était mort cinq ans après son affiliation, et sa veuve, Catherine Vander Meere, s’était remariée, en novembre 1492, avec Godefroid Back. Ce fut là le point de départ, sinon l’origine de la carrière de ce typographe.

On ignore s’il était l’apprenti de Mathias Vander Goes, dont il devint le successeur ; mais on sait que, lors de son union avec la veuve, le contrat anténuptial, passé devant les échevins d’Anvers le 19 novembre 1492, ne lui donnait que la seule qualification de relieur de livres. Ce n’est qu’à la Noël de 1493, à son admission dans la corporation anversoise, qu’apparaît la seconde désignation professionnelle. Le premier ouvrage sorti de ses presses avec son nom et un millésime, est de 1494.

Godefroid Back prit possession de l’ancienne demeure et de l’atelier de Mathias Vander Goes. La maison, située hors la porte du quartier des brasseurs (Mertens et Torfs, Geschiedenis van Antwerpen), était connue, à cause de son enseigne peut-être, sous la dénomination de la Cage d’oiseau ou la Volière (’Tvoghelhuus). Elle était chargée d’un cens annuel au profit de l’église de N. D. d’Anvers, et il conste de la comptabilité des fabriciens que ce cens, payé jadis par Mathias Vander Goes, fut acquitté ensuite par Godefroid Back.

Les produits connus de l’imprimerie de Godefroid Back sont nombreux, et il y en a d’importants ; les uns sont revêtus de millésimes précis, les autres sans dates. Parmi les impressions datées se rangent : 1° 1494,le Voyage de Jean Mandeville dans la Terre Sainte, en l’an 1322 ; texte flamand. — 2° 1495, Resolutorium dubiorum circa celebrationem missarum occurrentium ; in-8o, avec sa marque, 144 pp. — 3° Rosacea Christifera Marie corona ; in-4o. — 4° Tria rosacea coronamenta pulcherrima atque devotissima Anne Marie Jesu ; in-4o. — 5° 1496, Legenda Sancte Dympne virginis et martyris, filie regis Hybernie ; in-4o. — 6° Die Epistelen ende die Evangelien ; in-4o. — 7° 1498, 1500 et 1504, trois éditions de l’opuscule d’Albert le Grand : De Virtutibus herbarum, lapidum, animalium et de mirabilibus mundi ; in-4o de 72 pp. avec titre à gravure sur bois. On a prétendu que Godefroid Back avait antérieurement fait, de ce livre, une édition sans date, même avant son mariage avec la veuve de Mathias Vander Goes ; cela est tout à fait inadmissible. — 8° 1502, Den Zielen Troost ; in-folio, 220 pp. — 9° 1510, Miracula confraternitatis septem dolorum sacratissime Virginis Marie ; in-4o. — 10° 1511, Den Herbarius in dietsche ; in-4o, 346 pp. D’après une annotation extraite des comptes manuscrits de l’église de Notre-Dame, à Anvers, Godefroid Back imprima, en 1517, pour les fabriciens, des Lettres d’indulgences, que le cardinal Guillaume Enckevoirt leur avait fait obtenir à Rome.

Entre ces dates précises viennent s’intercaler d’autres publications, également sorties des presses de Godefroid Back et éditées sans millésime. Ces incunables portent ou la désignation de son imprimerie, ou sa marque distinctive. En voici quelques-uns : 1° Secreta mulierum et virorum ab Alberto Magno composita ; in-4o, 72 pp. — 2° Questiones naturales Aristotelis ; in-4o, 64 pp. — 3° Modi significandi sive quibus grammaticæ notitia haberi nullo pacto potest ; in-4o. — 4° Alberti