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mij, MDLXIII ; vol. in-8o, non chiffré, portant les signatures A — Cv. — Gruterus a réimprimé ce poëme, plus ou moins lascif, dans les Delitiæ poet, belg., I. — 5° Oratio de vitæ humanæ felicitate : cum adjuncto carmine de rerum humanarum vicissititudine ad Gasparem fratrem. Antverpiæ, ex officina Christophori Plantini, 1566 ; vol. in-8o. C’est sans doute cet ouvrage qui est cité par quelques biographes et dans le catalogue de l’imprimerie plantinienne de 1615, sous le nom de : Melchior Barlæus de miseriis vitæ humanæ. (Voir les Annales plantiniennes), p. 59. — 6° Trajectum captum ad Nicolaum Schetum, Gasparis filium. Au témoignage de Foppens, cet ouvrage existait en manuscrit dans la bibliothèque de Gaspar Gevartius, à Anvers. Le poëme De Diis gentium (ci-dessus n° 2) était dédié à Gaspar Schetus Corvinus, trésorier du roi et seigneur de Grobbendonck, Wesemael, Heyst, etc. — 7° Corvinus, dans son oraison funèbre du poëte Gaspar van Baerle, attribue à Melchior un opuscule intitulé : Historia de domus Austriacæ eminentia.

E. H. J. Reusens.

Foppens, Bibliotheca belgica, t. II. — Hofman Peerlkamp, De vita ac doctrina omnium Belgarum qui latina carmina composuerunt. — Michaud, Biographie universelle.

BAERSDORP (Corneille VAN), médecin de Charles-Quint, naquit vers la fin du xve siècle, et mourut à Bruges, le 24 novembre 1565. Il appartenait par sa naissance à la famille de Borsselen, une des plus illustres de la Zélande, qui avait sa résidence à Baersdorp, seigneurie de l’île de Sud-Beveland, dont le château féodal est pour quelques-uns le berceau de ce savant praticien. Cependant, son père, Jean van Baersdorp, qui avait épousé Catherine de Maelstede, habitait Bruges et y mourut en 1488 ; il n’est donc pas improbable que son fils Corneille ait vu le jour dans cette ville.

On manque de renseignements sur ses premières années. Un diplôme authentique, par lequel Charles-Quint lui accorda, en 1556, reconnaissance de ses titres de noblesse, nous dit qu’il fit ses études en Italie et en France. Dans ce dernier pays, il suivit les leçons de Sylvius ou Du Bois, professeur distingué qui eut pour élève Vésale, dont il devint plus tard l’ennemi acharné. Revenu ensuite à Bruges, il se voua avec ardeur à la pratique médicale. On sait que les gentilshommes de cette époque ne dédaignaient point de se livrer à l’exercice de cet art, et que plusieurs s’y firent, comme plus tard, le célèbre Van Helmont, une réputation méritée[1]. Corneille van Baersdorp mit bientôt l’expérience qu’il avait acquise à profit pour publier un ouvrage contenant un système universel de médecine basé sur les doctrines de Gallien, dont il se déclarait l’adepte. En voici le titre : Methodus universæ artis medici formulis expressa ex Galeni traditionibus, qua scopi omnes curantibus necessarii demonstrantur ex quinque partibus disserta. Brugis, typis Huberti Croci, 1538. Plus tard, il fit paraître un autre traité sur les affections rhumatismales, qu’il avait étudiées, étant au service de l’Empereur, qui souffrait si cruellement de la goutte et des maladies articulaires. Ce traité, intitulé : Consilium de arthritidis præservatione et curatione, parut dans le recueil de Henri Goret, à Francfort, 1592.

La renommée du médecin brugeois parvint promptement à la cour. Jeune encore, il fut nommé médecin et chambellan de Charles-Quint, position ambitionnée, qui devint pour Van Baersdorp une source de difficultés et de tracasseries, tant de la part du monarque, que la maladie avait aigri, que de la part des autres médecins attachés au palais et qui étaient envieux de son mérite et de sa position. Le docteur De Meersman a longuement raconté ses tribulations et les humiliations qu’il eut à subir (Biographie de la Flandre Occidentale, t. II, pp. 184-193).

Malgré les amitiés qu’il s’était conciliées, malgré la haute protection de Louis de Flandre, seigneur de Praet, chef des finances aux Pays-Bas, de Guillaume van Male, gentilhomme de la chambre de l’Empereur, et celle d’autres personnages

  1. Bulletin de l’Académie d’archéologie d’Anvers, article de M. Broeckx.