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dailles d’après l’antique, un lion rugissant, une prêtresse de Vesta, un vieillard en méditation et une étude de Christ. Dans son rapport officiel, la commission supérieure de l’exposition fit un éloge très-flatteur de ces œuvres, qui valurent à leur auteur la médaille d’argent et dont la plupart furent acquises par le roi. Aussi estimable par la douceur du caractère et les qualités du cœur que distingué par ses talents, Barbier fut vivement regretté de ses parents et de ses concitoyens, qui conservent avec soin quelques-uns de ses ouvrages au repoussé et de nombreuses figurines ou médaillons en terre cuite.

Jules Borgnet.

BARBIER (Adrien-Nicolas-Joseph, baron DE), homme d’État et diplomate, naquit à Bruxelles, le 10 juillet 1758 et mourut à Vienne, le 12 octobre 1840.

Il était fils de Laurent-François et d’Anne-Rose-Josèphe van Robbroeck. Jeune encore, il entra dans l’administration et fut nommé auditeur de la chambre des comptes à Bruxelles, le 26 avril 1787, emploi dont il reçut la confirmation le 14 juillet 1791, lors de la réorganisation de ce corps. Le 28 novembre 1791, il y obtint le grade de conseiller et maître aux honneurs. Ses capacités le firent bientôt passer au Conseil des domaines et finances, où il parvint aux fonctions de conseiller et commis, ensuite de lettres patentes expédiées de Vienne, le 17 juillet 1794. A peine eut-il reçu sa nomination qu’il fut obligé de suivre, dans son émigration, à Ruremonde, à Dusseldorf, à Aix-la-Chapelle et à Dillenbourg, le gouvernement des Pays-Bas autrichiens, qui se retirait devant les armées victorieuses de la France. Pendant cette émigration, il fit preuve d’un dévouement sans bornes envers son souverain, et contribua, avec les autres fonctionnaires et employés émigrés, à sauver les papiers et les deniers de l’État. Il composa, avec le conseiller Du Chesne, un comité ou, comme on l’appelait à cette époque, une junte impériale, qui fut consultée particulièrement en tout ce qui concernait les affaires financières des provinces.

Malgré la suppression, qui eut lieu le 1er janvier 1795, des comités des finances, de la chambre des comptes, du commissariat civil, ainsi que de la secrétairerie d’État et de guerre, établis en Allemagne pour le gouvernement des Pays-Bas autrichiens, de Barbier conserva ses fonctions. C’était, en effet, lui qui possédait les connaissances les plus complètes au sujet des affaires financières de la Belgique, connaissances dont le gouvernement autrichien avait besoin à chaque instant et qu’il mit à profit pendant les négociations de la paix avec la France. En 1809 et 1810, il assista, à Ofen, aux conférences entre le prince de Liechtenstein et le comte de Champagne, plénipotentiaire du gouvernement français, et devint conseiller intime effectif et vice-président de la Chambre des finances de l’empereur. Le congrès de Vienne lui donna encore, en 1815, l’occasion de déployer ses talents : il reçut la mission de faire valoir, à la charge de la France, auprès de la conférence, les réclamations du gouvernement autrichien, ainsi que celles des alliés, et de réaliser les contributions que les vaincus furent contraints de payer par suite des désastres de Waterloo. La présidence de la commission lui fut même conférée. En 1822, il résida à Paris, et, en 1828, il fut envoyé à Bruxelles dans le but de réglementer, avec le royaume des Pays-Bas, les réclamations pécuniaires que l’Autriche faisait valoir à sa charge. Dans cette mission, il réussit merveilleusement à servir les intérêts de l’Autriche aux dépens de ceux de son pays natal. Le gouvernement néerlandais commit l’imprudence de confier ces négociations à un homme entièrement étranger à la situation financière ancienne de la Belgique, au conseiller d’État Piepers, tandis que de Barbier y était, au contraire, très-rompu, spécialement en ce qui concerne les opérations pécuniaires des États des provinces. Enfin il signa, le 5 mars 1828, la convention si onéreuse pour les Pays-Bas, au sujet de la dette austrebelge. Après d’autres absences, de Barbier revint dans sa patrie adoptive, et y fut nommé gouverneur de la Banque nationale.

Les services qu’il rendit à l’Autriche