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pape Innocent XI l’appela, en 1681, aux fonctions de vicaire apostolique du diocèse de Bois-le-Duc, dont le siége était vacant depuis la prise de cette ville par les réformés.

En 1690, Charles II, roi d’Espagne, l’appela à l’évêché de Bruges. Cette nomination ayant reçu l’approbation du pape Alexandre VIII, il fut sacré à Sainte-Gudule, à Bruxelles, le 7 janvier 1691, par l’archevêque de Malines, assisté des évêques de Ruremonde et d’Anvers. Dès l’année 1693, il publia ses statuts diocésains, précédés de ceux, du premier synode, tenu à Bruges en 1571, sous l’évêque Driutius. En 1701, il fit construire une chapelle commémorative à Bruges, à l’endroit où une main sacrilége avait jeté des hosties consacrées. L’année d’après, lorsque Philippe V, roi d’Espagne, représenté par le marquis de Bedmar, fut inauguré, à Gand, comme comte de Flandre, c’est Bassery qui, en qualité d’évêque le plus âgé des Pays-Bas espagnols, reçut le serment du nouveau souverain dans l’église de Saint-Bavon et prononça, à cette occasion, un discours latin. Après avoir administré son diocèse avec un zèle aussi vigilant qu’éclaire pendant quinze ans, il mourut subitement, à l’âge de soixante-quatre ans, dans l’église des Augustins, pendant le service funèbre qu’on y célébrait pour le repos de Georges d’Ostiche, gouverneur de Bruges. Il fut inhumé dans la cathédrale de Saint-Donat de cette ville, où on lit l’épitaphe suivante consacrée à sa mémoire : Illustrissimo ac reverendissimo D. Guilielmo Bassery, olim Lovanii regio canonum professori, vicario Sylvæducensi ; inde Bnugensium episcopo XIII vere apostolico, perpetuo Flandriæ cancellario qui funeri assistens ipse funus fit, mærentibus omnibus, 18 junii anni 1706 ætatis LXIV ; hæredes posuerunt.

On doit à l’évêque Bassery un opuscule intitulé : Reglement ende instructie voor de vroevrouwen om wel te bedienen het H. Sacrament des doopsels. Bruges, 1677 ; in-4o.

Bon de Saint-Genois.

Compendium chronologicum episcoporum brugensium. Bruges, 1731 ; in-18. — Vande Putte, Histoire du diocèse de Bruges.

BASSEVELDE (VAN), peintres et calligraphes à Gand, au xve siècle. Nous n’avons de renseignements que sur les suivants :

Bassevelde (Jean van), peintre à Gand, vers le milieu et durant la seconde moitié du xve siècle. Il fut élève ou apprenti de Jean Martins, le coopérateur de Guillaume van Axpoele aux peintures murales à l’huile de la maison échevinale à Gand, en 1419-1420. Il accompagna son vieux maître, en 1468, à Bruges, pour y travailler aux décors d’entremets exécutés pour les noces de Charles le Téméraire avec Marguerite d’York. Le taux respectif des salaires accordés aux artistes qui de toutes parts vinrent prêter le concours de leur talent à la préparation des splendeurs décoratives de ces fêtes nuptiales, fut fixé par les peintres ordinaires du duc de Bourgogne, Jean Hennekart et Pierre Coustain, conjointement avec le doyen et les jurés de la corporation plastique de Bruges. Le salaire de Jean van Bassevelde fut taxé à dix sols tournois par jour, tout autant que son ancien maître Jean Martins, et seulement quatre sols de moins que la rémunération journalière payée au peintre Hughes Vander Goes, son illustre concitoyen. La comptabilité des ducs de Bourgogne, relevés des recettes et dépenses, conservés aux archives de Lille, que, dans leurs détails les plus intéressants, nous a fait connaître M. le comte Léon de Laborde (Les Ducs de Bourgogne, études sur les lettres et les arts au xve siècle : Preuves), donne, à la date du 16 avril 1467 avant Pâques (1468 n. s.), l’annotation qui concerne Jean van Bassevelde. La proportion établie entre son salaire et celui de Hugues Vander Goes prouve que c’était un artiste d’un mérite spécial, un peintre décorateur habile, probablement, puisqu’on ne connaît de lui aucun tableau. Cet artiste était fils de Jean van Bassevelde, maître peintre qui, de 1418 à 1423, travailla avec Guillaume de Ritsere, aux peintures d’ornementation du dais de Notre-Dame de Tournai. Ce riche baldaquin s’offrait chaque année, par une députation de l’échevinage et de la bourgeoisie de Gand, à cette image réputée miraculeuse, lors de la procession de