Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/459

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bert, impatient de confondre les doutes semés par la calomnie, au sujet du contenu de la châsse du saint ; on exposa aux yeux du peuple les restes sacrés, et après une procession, que signalèrent de nombreux miracles, on les renferma dans une châsse neuve. L’année suivante, Baudouin assista au sacre du futur roi de France, Philippe Ier, du vivant de son père Henri. Nous ne voyons pas qu’il ait joué aucun rôle dans la fameuse expédition où les Tournaisiens allèrent ravir à ceux de Blandin le corps de saint Éleuthère, dont ils voulaient faire le palladium de leur cité : conquête dans laquelle les flèches des paysans défendant leur trésor revinrent, par un effrayant prodige, frapper ceux mêmes qui les lançaient. Mais c’est notre évêque qui, en 1066, reçoit à Noyon les reliques de saint Amand, étant en tournée pour recueillir de quoi rebâtir l’église brûlée du saint. La même année, il prend part à la consécration de l’église de Saint-Pierre, à Lille. En 1067, il vient à Gand procéder avec l’évêque de Cambrai, Lietbert, à l’élévation du corps de saint Macaire, et à la dédicace d’une église neuve bâtie à la place de l’ancienne. Il mourut en 1068, sans s’être beaucoup reposé : car, il ne faut pas l’omettre, c’est sous lui que le chapitre de Tournai commença ses démarches pour obtenir d’être séparé de l’évêché de Noyon : mais Baudouin alla lui-même à Rome et sut obtenir gain de cause d’Alexandre II. Il avait, paraît-il, le talent de la prédication ; et c’est peut-être ce point de ressemblance qui cimenta les relations d’amitié existant entre l’évêque Baudouin et le fondateur de Clairvaux. La familiarité dont le saint honorait notre évêque est mise en pleine lumière par un billet que son originalité nous engage à citer. C’est une lettre de recommandation donnée par saint Bernard à un jeune garçon qu’il voulait placer près de son ami Baudouin :

Domino Balduino Noviomensi Episcopo frater Bernardus Clarevallus vocatus Abbas, melius quam meruit.

Mitto vobis puerum istum præsentium latorem comedere panem vestrum ut probem de avaritia vestra, utrum cùm tristitia id feceritis. Nolite lugere, nolite flere, parvum ventrem habet, paucis contentus erit. Gratiam tamen vobishabemus, si doctior a vobis quam pinguior recesserit. Materies locutionis prosigillo sit, quia ad manum non erat, neque Gaufridus vester.

F. Hennebert.

Lemaistre d’Anstaing, Cathédrale de Tournai. — Cousin, Histoire de Tournai. — Acta S. Bavonis, coll. Joannes Perierus, S. J.

BAUDOUIN, chef flamand dont nous ne connaissons ni l’origine ni la famille, s’établit le premier dans le pays de Galles après la conquête normande. Il construisit, dit-on, le château de Montgomery. D’autres colonies flamandes se fixèrent à diverses reprises dans le pays de Galles et conservèrent leur langue, leurs usages et leurs mœurs. Une des plus importantes occupait une partie du district de Gower, près de la baie de Swansea.

Kervyn de Lettenhove.

BAUDOUIN, moine de l’abbaye d’Aulne, évêque de Semigalle et légat du saint siége, né dans le diocèse de Liége. Après la mort d’Albert, évêque de Riga, des contestations surgirent au sujet de l’élection de son successeur. Grégoire IX, en attendant la fin du différend, envoya Baudouin pour administrer temporairement les affaires de cette église naissante. Il s’acquitta de cette mission avec intelligence et convertit à la foi la majeure partie de la Courlande. Nommé en 1236 évêque de Semigalle et légat en Livonie, il ne conserva ces dignités que pendant peu d’années.

Ul. Capitaine.

Alb. de Troisfontaines, Chronique, p. 560. — Ernst, Tableau des suffrageants de Liége, p. 61.

BAUDOUIN DE BOUCLE, fondateur de l’abbaye de Baudeloo vers 1197. Il vit le jour non loin de Gand, dans un endroit appelé Boucle (seigneurie enclavée dans la paroisse d’Everghem), auquel il emprunta son nom, et mourut en 1200. Il entra fort jeune dans l’abbaye de Saint-Pierre à Gand ; il s’y distingua par sa fervente piété, et vit son mérite si bien apprécié par l’abbé de ce monastère que ce dernier l’envoya diriger, en Angleterre, le prieuré de Levesham, non loin de Londres, dans le comté de Kent, lequel faisait partie alors des riches propriétés accordées aux moines de Saint-Pierre par