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poésies. Namur, 1844, in-8o. — Cinquante et une fables ; traductions de Gellert ; reproduction des nos II, VI et VIII ; Corésus, tragédie en cinq actes et en vers ; Un mauvais plaisant, comédie en un acte et en vers : médiocre. — 12° La comtesse de Leicester, drame en cinq actes et en vers (2e éd. Bruxelles, 1853, in-8o). — Sur la recommandation de M. Ch. Rogier, cette pièce obtint les honneurs de la lecture devant le comité du Théâtre-Français. Trame assez habilement ourdie, versification correcte et élégante, mais froideur et monotonie ; au demeurant, œuvre estimable.

On cite encore de Bergeron : Le jeune homme à l’épreuve, comédie en un acte et en vers, restée inédite ; six poëmes latins sur les princes de la maison d’Orange, publiés à Bruges et à Charleroi en 1827 et 1828, in-8o, avec la traduction en vers français ; le Journal de l’instruction publique, fondé par l’abbé Louis, à Tirlemont, reproduisit, en 1845, Mauritius princeps ad Neoportum victor. La même année, ce journal inséra neuf lettres de Bergeron, signées Ω, sur l’organisation de l’enseignement moyen. Elles donnèrent lieu à une polémique où l’anonyme fut dévoilé ; l’adversaire signait Z. — Indépendamment des recueils cités plus haut, le Franc-Parleur, de Bruxelles, la Revue de Namur et d’autres périodiques ont publié, à diverses époques, de nombreux articles critiques, des feuilletons et même des articles politiques de Bergeron.

Alphonse Le Roy.

Quérand, La Littérature française contemporaine, t. I. — Hoefer, Nourvelle biographie générale, t. VI. — Souvenirs personnels.

BERGES (Jean-François), peintre d’ornements, naquit à Louvain, en 1717 et mourut en 1819, plus que centenaire. Il a exécuté les vues des couvents et des hospices de Louvain, démolis lors de la révolution française. Il excellait à peindre les bas-reliefs et était bon dessinateur.

Ad. Siret.

*BERGH (Henri, comte DE), homme de guerre, né à Brême en 1573, mort dans les Provinces-Unies en 1638. Il était le septième fils de Guillaume IV, comte de Bergh, et de Marie de Nassau, l’aînée des sœurs du prince d’Orange, Guillaume le Taciturne.

Le comte Guillaume, à l’origine des troubles des Pays-Bas, avait pris parti avec ardeur pour les états insurgés contre l’autorité de Philippe II ; il avait réduit sous leur obéissance tout le comté de Zutphen et plusieurs places importantes de la Gueldre. En recounaissance de ses services, les états de cette proxince, en 1582, l’avaient élu leur gouverneur. Dès qu’il se vit revêtu de cette charge longtemps ambitionnée par lui, — soit, comme le disent plusieurs historiens, qu’il fût excité à abandonner la cause de la révolution par Marie de Nassau, qui ne s’entendait pas avec le prince, son frère, soit que l’appât d’une grande récompense le séduisit, — il entra dans des négociations secrètes avec le prince de Parme, pour lui livrer Arnhem, Venlo et Nimègue. Cette pratique ayant été découverte, il fut mis en prison avec sa femme et plusieurs de ses fils. Relâché par l'intervention du prince d’Orange, il ne fit usage de la liberté qui lui était rendue que pour passer au service du roi d’Espagne. Ses fils suivirent son exemple.

Henri choisit l’arme de la cavalerie. Il avait le grade de capitaine et il se trouvait, avec la compagnie placée sous son commandement, à Weert, lorsque, au mois de novembre 1595, il fut surpris par le comte Maurice de Nassau, qui le fit prisonnier avec tous ses gens ; il obtint sa liberté quelques mois après, moyennant rançon. En 1599, il prit part à l’entreprise que l’amirante d’Aragon fit contre Bommel. En 1601, les archiducs Albert et Isabelle l’envoyèrent à Madrid, avec le prince d’Orange et le comte Christophe d’Oost-Frise, pour féliciter Philippe III et la reine son épouse à l’occasion de la naissance de l’infante Anne, qui était le premier fruit de leur union. Après son retour d’Espagne, il reprit son poste dans les rangs de l’armée qui était opposée au comte Maurice. Tenant garnison à Ruremonde en 1603 avec trois cents cuirassiers, il s’empara du château de Wachtendonck, où il ne put toutefois se maintenir. En 1606, Arabroise Spinola, ayant enlevé Groll aux Hollan-