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l’an 1558, le 28 octobre, ensuite de l’octroi des bourgmestres jurés, conseil et trente-deux métiers d’icelle, etc. » — Robert s’intéressa vivement, d’autre part, aux recherches du célèbre médecin Gilbert Lymborch sur les eaux minérales. La grande vogue de Spa date de son règne. Le Traité des fontaines acides de la forest d’Ardenne (Anvers, 1559, petit in-4o) lui est dédié.

Alphonse Le Roy.

Sylvius, Chron. MS. — Chapeauville, Gesta, t. III. — Fouillon, Fisen, Bouille, Dewez, etc. — Mélart, Hist. de Huy. — Notice sur les lettres inédites de Lœvinus Torrentius, retalives à l’érection des nouveaux évêchés au XVIe siècle, etc. (Annuaire de l’Université de Louvain, 1851, pp. 302-310.) — Lenoir, Hist. du protestantisme à Liége. — Goethals, Dict. généal., au mot Glymes (t. II). — Stanislas Bormans, Résignation de l’évêché de Liége par Robert de Berghes, 1564 (Bull. de l’Institut archéol. liégeois, t. VII, 1866, pp. 461-477). — Le Bibliophile belge, t. I (1866), p. 396 et suiv.

BERGHES (Alphonse de Glymes, dit DE), neuvième archevêque de Malines, né en 1625, mourut à Bruxelles, le 7 juin 1689, et fut enterré dans l’église métropolitaine de Saint-Rombaut, où un habile sculpteur nous a conservé ses traits. Son père, Godefroi de Glymes, dit De Berghes, fut maître d’hôtel de l’archiduchesse Isabelle, capitaine d’infanterie wallone, capitaine de cuirassiers à cheval, puis chargé de deux missions diplomatiques auprès des électeurs de l’empire, et enfin d’une légation à la cour de France ; sa mère, Honorine, appartenait à la maison De Hornes. Alphonse fut inscrit, dès le 15 décembre 1631, au nombre des pages de l’infante. Godefroi avait rêvé pour lui un brillant avenir militaire ; mais l’enfant, d’une constitution délicate et maladive, fut bientôt reconnu incapable de supporter les fatigues de la vie des camps. Doux, studieux, sincèrement religieux, il semblait, au contraire, naturellement appelé à entrer dans l’Église. Il obtint la prévôté de Clèves à l’âge de dix-huit ans, le 9 octobre 1643 ; le 8 mai 1649, ayant terminé à Louvain ses études de théologie et de jurisprudence, il fut pourvu d’un canonicat à Tournai ; en 1657, il devint prévôt de Nivelles. Chapelain des princes Léopold et Jean d’Autriche, gouverneurs généraux des Pays-Bas, ensuite archi-chapelain de la chapelle de Bourgogne et grand-aumônier du roi d’Espagne Philippe IV (1663), il fut élevé par ce souverain, le 2 juillet 1667, à l’évêché de Tournai. Mais cette ville étant tombée peu de temps après au pouvoir des Français, il aima mieux « déposer son manteau épiscopal que sa fidélité envers son prince. » Cette conduite lui valut l’archevêché de Malines (septembre 1669) : il fut confirmé l’année suivante et sacré à Bruxelles, le 25 janvier 1671, par l’évêque d’Anvers, assisté de ses collègues d’Ypres et de Namur. Il prit définitivement possession de son siége le 8 mars, et, à partir de ce moment, partagea son temps entre l’exercice de ses fonctions pastorales et la coopération aux travaux du conseil d’État, dont il fut nommé membre, le 21 février 1673. Il administra son diocèse avec un zèle dont le souvenir s’est perpétué dans un grand nombre de localités du Brabant. Les biographes ont vanté son humanité, sa prudence, son attention extrême à faire observer la discipline ecclésiastique, son influence bienfaisante sur la réforme des mœurs du clergé et du peuple, enfin la sévère justice dont il ne se départit jamais dans la collation des emplois. Il établit partout, selon la prescription formelle du concile de Trente, des concours auxquels durent se soumettre les aspirants aux cures vacantes. Indifférent aux biens du monde, il réservait régulièrement aux pauvres, mais toujours en secret, une large part de ses revenus. Par ses vertus privées, autant que par la manière dont il comprit la mission qui lui était confiée, il mérita qu’on écrivît sur son tombeau : Pastorali zelo, pietate et prudentiâ hanc diæcesim totius Belgii exemplar reddidit. Une maladie aiguë l’emporta dans sa dix-neuvième année d’épiscopat. Jean de Cuypere, licencié en théologie et chanoine de Malines, prononça son oraison funèbre dans la cathédrale de cette ville ; nous ne sachions pas qu’elle ait été imprimée. Alphonse de Berghes avait pris pour devise : Descende ut ascendas.

Alphonse Le Roy.

Gallia Christiana, t. V, col. 19-21. — Provin-