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Berré se rendit à Paris, s’établit dans cette ville et y passa la plus grande partie de son existence. C’est au Salon français de 1814 que l’artiste anversois se fit remarquer et commença à établir sa réputation ; il y exposa Romulus et Remus allaités par la louve et Une lionne avec ses lionceaux, tableau peint d’après nature, à la ménagerie royale. Berré possédait un talent très-fécond et très-recherché des collectionneurs de son temps ; quoique éloigné de sa patrie, il n’oubliait pas celle-ci et envoyait ses productions aux diverses expositions organisées en Belgique. On cite, entre autres, l’Aigle royal sur le point d’enlever un agneau (Bruxelles, 1811) ; le Singe et le Chat (Gand, 1812) ; Chiens et cygnes (Gand, 1814) ; Cerfs et biches dans une forêt (Bruxelles, 1821) ; Paysage : Chariot attelé de bœufs (Amsterdam, 1822) ; Animaux au repos et figures (Gand, 1823). Les amateurs payaient fort cher ces tableaux, qui ornaient les principales collections de l’Europe ; on en aimait le fini et la perfection de l’exécution. Berré mourut dans la force de l’âge. Son portrait se trouve dans la collection des Portraits des artistes modernes, par Eeckhart et Vanden Burggraaff.

Ad. Siret.

BERSACQUES (Louis DE). C’est, selon toute probabilité, la Flandre qui a donné le jour à ce personnage, vers la fin du xvie siècle. En effet, sur ce point, comme sur presque tous les autres qui constituent sa biographie, nous en sommes réduits à des inductions, tirées de ses œuvres mêmes. Celles-ci nous le montrent, pendant une période de vingt-huit ans, livré à des travaux topographiques, en qualité « d’arpenteur héréditaire et sermenté de la ville et chàtellenie de Courtrai. »

Bersacques est l’auteur des plans des villes de Menin et de Courtrai compris dans le beau recueil de Blaeu : Novum magnum theatrum, publié à Amsterdam et dans lequel son nom, altéré de la plus étrange manière, apparaît deux fois, d’abord par cette inscription : Louys de Berjagues fecit, et, une seconde fois, comme suit : Louys de Dasaques delin. M. Pinchart, chef de section aux Archives du royaume, a rectifié ces erreurs orthographiques en signalant, le premier, les travaux de notre arpenteur-topographe et en publiant un extrait des comptes municipaux de Courtrai, d’où il résulte que le magistrat paya, en 1641, à Bersacques, la somme de trois cents livres parisis pour la levée du plan de la ville et de la châtellenie : Aen Louys de Bersacques, ter causen van ghemaeckt te hebben de carte figuratyf van de stede en casselrie van Cortryck ende andere debvoiren.

Les Archives du royaume possèdent également une carte de la banlieue de Menin levée en 1644 ; un plan du bois de Hulst, fait à la même époque ; et enfin deux plans manuscrits, dressés en 1616 et 1622, l’un d’un bois situé à La Roche (Luxembourg), l’autre d’un bois compris dans la terre et seigneurie d’Agimont.

Jean de Bersacques, très-probablement frère de Louis, a collaboré à ces deux derniers plans sur lesquels il est également qualifié « d’arpenteur héréditaire de Courtrai. »

Félix Stappaerts.

Messager des Sciences historiques, 1858.

BERT (Pierre), ou BERTIUS ou DE BERTE, érudit, né à Beveren[1] le 14 novembre 1565, décédé à Paris le 5 octobre 1629. Son père, Pierre Bert, qui s’est fait connaître comme professeur, ministre protestant et poëte latin, quitta en 1568 le village de Beveren qu’il habitait, afin d’échapper aux rigueurs des édits en matière de religion et alla avec son fils grossir cette colonie d’émigrants, sortis surtout de la Flandre, et se fixer en Angleterre. Il vint s’établir dans un des faubourgs de Londres et y confia la première instruction de son fils à un autre réfugié flamand, nommé Chrétien de Witte, qui lui enseigna le latin, le grec et le français. Le jeune Pierre Bert n’avait que douze ans lorsque son père, nommé ministre à Rotterdam, l’emmena avec lui et le fit inscrire à l’Université de Leide, où il se livra

  1. Il y a plusieurs villages de ce nom dans la Flandre. On paraît être d’accord pour fixer le lieu de sa naissance au bourg de Beveren, au pays de Waes.