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BLOC — BLOCX


Bien que ces œuvres ne soient point signées, on ne peut y méconnaître le graveur des médailles de 1577. L’on suppose, avec assez de raison, que sa qualité de sujet de Philippe II l’empêcha d’y apposer son nom, et même ses initiales. De science certaine on ne sait rien de ses travaux subséquents, jusqu’en 1594. Toutefois, il est présumé l’auteur d’une médaille d’Alexandre Farnèse, laquelle parut en 1589.

L’archiduc Ernest d’Autriche, gouverneur général des Pays-Bas espagnols, confia au talent de Conrad Bloc, en 1594, de remarquables besognes artistiques, entre autres son portrait en médaillon, à encadrement d’or, orné de pierreries. Pendant un voyage que l’artiste fit en France, où sa réputation l’avait précédé, il fut accueilli avec faveur et grava une médaille à l’effigie du roi Henri IV. L’année suivante, dans les Pays-Bas, pour perpétuer le souvenir de l’avénement d’Albert et d’Isabelle à la souveraineté, il exécuta une médaille commémorative à leurs effigies, respectivement à l’avers et au revers. Une dernière œuvre lui est attribuée, c’est une médaille avec le buste de Maurice de Nassau, sur la face, et un oranger chargé de fruits qui sort d’un tronc coupé, sur le revers. Cette pièce porte le millésime de 1602 ; elle est signée : Cor. Bloc fecit, et a été publiée par Van Loon (Histoire métallique) ; M. Alexandre Pinchart la croit d’un autre artiste. Conrard Bloc signait ses travaux de différentes manières : Coen. Bloc, Conr. Bloc, Con. Bloc, Con. Blc. et de ses initiales ou de son monogramme C. B. Les médailles de Conrad Bloc sont fort estimées.

On n’a guère plus de notions sur l’année et le lieu de son décès, que sur sa ville natale et l’époque de sa naissance.

Edm. De Busscher.

Alex. Pinchart, Recherches sur la vie et les travaux des graveurs de médailles, de sceaux et de monnaies, 1858. — Revue de la Numismatique belge. — Immerseel et Kramm, Levens en werken der hollandsche en vlaamsche schilders, beeldhauwers, graveurs, etc., 1842 et 1864.


BLOCKX (Pierre), en latin BLOCCIUS, pédagogue et théologien, né dans les premières années du xvie siècle, à Dieghem, village des environs de Bruxelles, et mort vers 1585, était fils de Jacques Blocx, recteur de l’école de Vilvorde et d’Elisabeth Verelst. Il fit ses études à Louvain, à Cologne et à Bologne. Il était, en 1561, depuis deux ans à la tête de l’école latine de Leide quand Guillaume Verlinde, chanoine de la Haye et inquisiteur général pour la Hollande, l’obligea à prendre la fuite. Il se rendit en Allemagne, où il reçut l’apposition des mains et devint ministre de l’Évangile. Le baron Thiéri de Bronckhorst-Batenbourg lui ayant proposé de diriger l’éducation de son fils George, il accepta. La cure d’Oberrumpter, près de Rees, dans le pays de Clèves, étant devenue vacante en 1566, le baron de Bronckhorst, qui était seigneur du lieu, la lui fit obtenir. Nous le retrouvons au synode de Wesel de 1568 où il contracte avec les principaux conducteurs des églises belges sous la croix des relations d’amitié dont les témoignages, à eux seuls, suffiraient pour sauver son nom de l’oubli. Nous ne savons trop ce qu’il devint pendant près de quatorze ans, mais il fut bien près d’être pendu en 1582. Il était pasteur à Lierre en Brabant quand les Écossais, qui tenaient garnison dans cette ville, la livrèrent au duc de Parme. L’historien Wagenaar affirme que Blocx fut du petit nombre de ceux qui se sauvèrent à la faveur de la nuit. Ce qu’il devint ensuite il ne le dit point, et il nous a été impossible d’en rien savoir. On possède de notre savant deux ouvrages qui ont été écrits pendant son rectorat à Leide. Le premier réfute les opinions des Anabaptistes sous le titre de : Een slechtelyke ende schriftelyke onderrichtinge van dat doopsel ende avontmael Jesu Christi : Seer nut tertyt voor alle slechte menschen. Gedruct te Campen, in de Hofstrate, by my Jan Janssen. Anno 1566. On lit à la fin de ce volume : Dit boecxken is ierst gemaeckt int latyn van Peter Bloxio, gheboren te Dieyhem, by Brussel in Brabant, schoelmeester tot Leyden in Holland 1562. Daernae in Duytsche voor slechte menschen.

L’autre ouvrage, dont nous ne connaissons également que la traduction