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D. O. M. R. D. LUDOVICO BLOSIO HVJVS MONASTERII ABBATI XXXIV NOBILI BLESENSIVM SANGVINE. RELIGIOSA VITA ASCETICIS LIBRIS MONASTICÆ DISCIPLINÆ RESTAVRATIONE DOMI FURISQ. CLARISSIMO CVM ANNIS A MORTE LXV SUB VICINO SEPULCRI SVI LAPILLO JACVISSET ANTONIVS ABBAS XXXVII MONACHIQ. LÆTIENSES DVLCISSIMO PATRI SVO TRANSLATIS HVC VENERANDIS EJVS OSSIBVS AC HONORIFICENTlUS RECONDITIS PLÆ GRATITVDINIS ET VENERATIONIS ERGO ÆVITERNÆ POSTERORVM MEMORIÆ HOC MONIMENTVM ANNO SALVTIS M. DC. XXXI POSVERVNT REXIT ANNIS XXXV VIXIT LIX.

Le monument de Blosius disparut en 1793, et sa sépulture fut violée comme celles des autres religieux. C’est ce qui nous a engagé à transcrire ici la longue épitaphe qui couvrait son mausolée.

Blosius nous a laissé un grand nombre d’écrits remarquables, imprimés plusieurs fois. La première édition des œuvres complètes de Blosius en latin fut faite à Louvain chez Jean Bogardus, 1568, in-fol. ; elle fut réimprimée et augmentée successivement à Cologne, en 1572, 1589, 1606, 1615, 1618 et 1625 ; à Paris, en 1622, et à Augsbourg, en 1626. Les éditions les plus complètes sont celles de l’imprimerie plantinienne d’Anvers, de 1632, et d’Ingolstadt de 1726.

La plupart des ouvrages de Blosius sont des traités ascétiques, composés pour l’usage des religieux confiés à sa direction. Voici les principaux : 1o Speculum monachorum à Dacryano, ordinis S. Benedicti abbate, conscriptum, antehac numquam excusum. Ce traité, dans lequel Blosius se cache sous le pseudonyme de Dacryanus du grec δαϰϱυωγ (pleurant), fut publié à Louvain, en 1538, chez l’imprimeur Barthélemi Gravius. L’auteur y déplore l’affaiblissement de la discipline monastique. Cet ouvrage a été traduit plusieurs fois en français, entre autres par l’abbé de La Mennais, sous le titre suivant : Le Guide spirituel, ou le miroir des âmes religieuses. Cette traduction a eu plusieurs éditions. — 2o Paradisus animæ fidelis, qui comprend quatre parties : I. Canon vitæ spiritualis ; II. Cimeliarchion piarum precularum ; III. Medulla psalmodiæ sacræ ; IV. Officium horarum de Jesu et Maria. Quelques-unes de ces parties ont été publiées séparément. — 3o Psychagogia sive animæ recreatio libris IV distincta, collecta ex variis tractatibus D. Aurelii Augustini. — 4o Sacellum animæ fidelis partibus III distinctum. — 5o Institutio spiritualis perfectioris vitæ cultori utilissima. — 6o Brevis regula et exercitia quotidiana tironis spiritualis. — 7o Consolatio pusillanimium ex scriptis Sanctorum et paraclesis divina ex sacris Litteris deprompta. — 8o Margaritum spirituale partibus VI distinctum. — 9o Conclave anima fidelis partibus IV distinctum. — 10o Instructio vitæ asceticæ.

Blosius publia aussi quelques ouvrages polémiques et une traduction d’un opuscule de saint Jean-Chrysostome, dont voici les titres : 1o Collyrii hæreticorum libri II. — 2o Facula illuminandis et ab errore revocandis hæreticis accommodata. — 3o Epistola ad matronam ab hæreticis seductam. — 4o Comparatio regis et monachi ; libellus ex græco S. Joannis Chrysostomi a Ludovico Blosio latine redditus. Blosius fit cette traduction lorsqu’il était encore étudiant à Louvain et la dédia, sous la date du 1er mai 1527, à son ami Jean de Molembais.

Nous nous bornons à donner les titres des principaux ouvrages de Blosius, sans en indiquer les différentes éditions ; nous passons également sous silence les traductions françaises, flamandes, allemandes, anglaises, italiennes et espagnoles, d’un grand nombre d’opuscules. On trouve des renseignements sur ces points dans les biographies insérées en tête des éditions des Œuvres complètes de Blosius et dans la Notice des écrits du vénérable Louis de Blois, publiée par Mgr de Ram[1].

Parmi les maîtres de la vie spirituelle qui se sont distingués depuis le moyen âge, Blosius est, sans contredit, un des plus illustres. Les nombreuses éditions des traités ascétiques qu’il a composés, et les versions qui en ont été faites dans toutes les langues vivantes de l’Europe, suffiraient au besoin pour lui faire décerner ce titre. L’onction et la grâce qui caractérisent tous ses écrits l’ont fait comparer souvent à saint

  1. Hagiographie nationale, t. I. pp. 93-99.