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exploits excitèrent l’admiration de l’empereur et des seigneurs de la cour, mais ils impressionnèrent particulièrement le jeune archiduc qui récompensa l’heureux champion en l’attachant à sa personne en qualité d’écuyer.

Lorsque l’archiduc Charles ceignit la couronne impériale, Baudouin Borluut le suivit dans toutes ses expéditions. En 1524, il était capitaine-lieutenant-général, commandant les troupes allemandes, lorsque blessé mortellement au siége de Fontarabie, il fut transporté à Saint-Sébastien, où il mourut peu de jours après. Son corps fut inhumé dans l’une des principales églises de la ville.

Le seigneur de Schoonberghe eut quatre fils: François, Philippe, Jean et Josse. Philippe fut tué en Hongrie étant au service de l’empereur Ferdinand Ier. Jean était capitaine de vaisseau dans la marine du roi d’Espagne et succomba devant Flessingue en 1560. Le dernier fils, nommé Josse, qui acheta la seigneurie de Schoonberghe, de son frère aîné, était premier conseiller et pensionnaire de Gand.

C’était un magistrat instruit, conciliant et intègre. Les états de Flandre appréciant les éminentes qualités qui le distinguaient, lui confièrent les missions les plus délicates et parfois dangereuses. C’est ainsi qu’ils l’envoyèrent, en 1559, auprès du roi Philippe II, dans le double but de traiter de la pension annuelle que les états de Flandre auraient à payer à la duchesse Marguerite de Parme, nommée récemment gouvernante générale des Pays-Bas, et d’exposer au monarque combien les Flamands voyaient avec douleur que les principales places fortes du pays étaient confiées à la garde de troupes étrangères. Le roi n’écouta pas les plaintes du pensionnaire gantois et l’histoire a conservé le souvenir des désastres qui furent la conséquence de ce déni de justice.

Josse Borluut, seigneur de Schoonberghe, mourut à Gand en 1578 et laissa de son mariage avec Adrienne van Nieulande, trois fils, dont le cadet, Philippe Borluut, fut conseiller, garde-joyaulx et roi d’armes de l’archiduc Albert.

Kervyn de Volkaersbeke.

Hist. gén. et hérald. de qq. fam. de Flandre.

BORLUUT (Simon), avocat au conseil de Flandre, l’un des chefs de l’insurrection qui éclata à Gand en 1539, était fils de Simon et de Catherine de Jaeghere. Il fut l’auteur de la déclaration en trente-six articles, qui devait servir de constitution politique aux révoltés désignés sous le nom de creesers. Le défaut d’espace ne me permet pas de faire ici le récit de cette audacieuse entreprise contre la puissance de Charles-Quint; tous les historiens l’ont racontée et notamment Jean d’Hollander, Steur, mais surtout M. Gachard, qui a publié tous les documents authentiques pouvant jeter la lumière sur ce grand événement. Qu’il me suffise de dire que Simon Borluut, l’un des principaux auteurs de ce drame, fut condamné à la peine capitale.

La sentence porte : « Veu le procès criminellement instruit, par ordonnance de l’Empereur, par devant les commis de Sa Majesté avec ceulx de la loy de ceste ville de Gand, allencontre de Me Simon Borlut, advocat au Conseil en Flandres, à présent prisonnier, chargié d’avoir dicté, escript et publié en la bourgeoisie de ceste ville, ung billet contenant divers articles fort mauvaix et séditieulx, grandement contre haulteurs et auctorités de Sa Majesté, et en baillié enfin à ung nommé Van Coppenhoele, homme séditieulx, qui l’a aussi publié, de sorte que partie desdits articles ont esté acceptez et ensuyz par commune collace dont est apparu tant par confession dudict prisonnier, que autrement, pour suffire avec les circonstances et deppendances; l’Empereur déclaire ledict Borlut estre encouru et encheu ès crismes de sédition et de lèse-majesté, le condempne partant à estre mis nu dernier supplice, et exécuté par l’espée; et si déclaire tous et quelzconques ses biens confisquez au prouffit