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le caractère des écrivains mêlés au débat. Un théologien, caché sous le pseudonyme Lambertus Dicæus, attaqua le premier l’Apologia dans deux brochures intitulées : Exorcismus primus contra Dæmonem mendacii, qui intravit in cujusdam apologistæ rapsodiam quam inepte consarcinavit in gratiam duarum prætensarum energumenarum. Montibus. Longone, 1660,in 4o, et Cotaplasma contra inflammationem cerebri et timidum caput apologistæ. 1660, in-4o. De Borre répliqua immédiatement par un Examen profani exorcismi primi contra dæmonem mendacii sub ementito L. Dicæi theologi medici nomine in lucem emissi, nec non inepte et ridiculi ipsius Cataplasmatis. Lovanii, Lipsius, 1660, in-4o de 73 pages. Cette réfutation n’est en partie que la reproduction de l’Apologia. D’autres écrits, dirigés contre De Borre parurent encore la même année, notamment : Primus pulsus campanæ exorcismum secundum contra dæmonum mendacii in apologia de prehesi qui quærit requiem et non invenit. Lussonii, Verbittert, in-4o. — Exercice moral en forme de dialogue très-agréable, contre la laideur du mensonge, en faveur des idiots et des savants, le tout tiré des œuvres de l’Apologiste. Sans lieu, in-4o. — De Borre annonçait en 1660, la publication d’un ouvrage important sur le protestantisme et ses ministres ; ce travail, écrit en français, n’a pas vu le jour.

Ul. Capitaine.

Les ouvrages de De Borre. — Paquot, Mémoires, t. II, p. 169. — De Theux, Bibliographie liégeoise, p. 566.

BORREKENS (Jean-Pierre-François), peintre de paysage, naquit à Anvers, en décembre 1747, et mourut dans la même ville en août 1827. Dès le plus jeune âge, il manifesta un goût décidé pour l’art. Il devint élève de l’Académie d’Anvers et y remporta le premier prix d’après le modèle vivant. D’abord adonné à la peinture d’histoire, l’étude des paysagistes hollandais l’attira vers ce genre dans lequel il eût conquis un rang fort distingué, s’il n’avait été exclusivement peintre-amateur. Il ne peignit que par boutades, au gré de sa fantaisie. Both était son paysagiste de prédilection et l’on s’en aperçoit dans ses œuvres. Ses derniers tableaux qui sont les meilleurs et qui se conservent presque tous dans sa famille, ont été étoffés par son ami, Ommeganck. Sa qualité dominante était la perspective aérienne. Borrekens avait épousé une sœur d’André Lens, son ancien maître à l’Académie.

Ad. Siret.

BORREKENS (Mathieu) ou BERCKENS, graveur en taille-douce, à Anvers, où il naquit le 7 juillet 1615 et mourut le 25 décembre 1670. Elève de Pierre De Jode, le vieux, il entra dans la Gilde anversoise de Saint-Luc en 1634, comme apprenti, et fut admis à la maîtrise en 1635. Il remplit les fonctions de drossard de Wilryck et fut capitaine de la garde urbaine à Anvers. Presque tous les auteurs qui ont écrit sur les graveurs citent cet artiste et plus ou moins de ses œuvres. Ils orthographient assez diversement son nom patronymique : Berckens, Berkins, Borekens, Borrekens et Borrexens. — Jh Strutt (A biographical dictionary, etc. London, 1788) n’en parle pas.

Charles Le Blanc (Manuel de l’amateur d’estampes) a résumé les notions artistiques que l’on possède sur Mathieu Berckens ou Borrekens. Ce dernier nom est le plus usité. Il mentionne de lui neuf estampes reproduisant des compositions religieuses de Pierre-Paul Rubens, d’Antoine van Dyck, d’Abraham van Diepenbeek et d’Erasme Quellin. Les plus estimées sont : Le Christ en croix et la Madeleine, d’après A. van Dyck, et dessiné par E. Quellin ; l’Immaculée Conception, par P.-P. Rubens ; puis Saint François-Xavier et Saint Ignace de Loyola, deux planches in-folio, d’après le même maître ; le Bon pasteur et les Mystères de la Messe, deux planches grand in-folio, d’après A. van Diepenbeek ; Saint Jean-Baptiste, par E. Quellin, in-folio. La plupart des gravures de Mathieu Borrekens sont des copies exécutées pour l’éditeur marchand d’estampes Martin Vanden Ende. Les meilleures sont celles qui reproduisent des tableaux de Rubens. Il burina d’après Ab. van Diepenbeek une importante pièce anonyme, réminiscence de la vie de Jésus-Christ : Le Sauveur, agenouillé et garrotté, qui voit devant