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avaient acquis au peuple français le droit formel d’être appelé la grande nation. Boucqueau découvre aussi dans le texte biblique l’annonce de la dignité héréditaire d’empereur pour Napoléon, et trouve de l’analogie entre le voyage de Pie VII à Paris et les prédictions sacrées. Il fit part de ces idées au Pape dans une longue lettre, publiée seulement en 1805. Le but véritable de l’auteur, bien moins absurde que sa singulière argumentation, fut atteint; en effet, son travail d’adulation obtint une récompense, il valut à son fils Philippe, encore fort jeune, les fonctions de préfet à Coblentz. Boucqueau mourut à Dieghem, près de Vilvorde, dans sa maison de campagne, le 25 juillet 1822 et non en 1802, comme le disent, par erreur, quelques biographes.

Aug. Vander Meersch.

Biographie générale des Belges. — Galerie historique des contemporains. — Michaud, Biographie universelle, t. LIX. — Pinchart, Notice biographique. — Biographie générale, publiée par Didot.

BOUCQUEAU (Philippe-Joseph-Marie), homme politique, né à Bruxelles le 3 septembre 1773, mort à Liége le 5 novembre 1834, fils du précédent, et habituellement désigné sous le nom de Boucqueau de Villeraie. Quand furent créées, en 1800, les préfectures, le premier consul le nomma préfet du département de Rhin-et-Moselle, dont Coblentz était le chef-lieu; il n’avait que vingt-sept ans et devint, deux années plus tard , directeur de l’administration des droits réunis à Maestricht, fonctions qu’il conserva jusqu’au moment de l’entrée des alliés en Belgique. Des malheurs domestiques le firent ensuite changer de carrière. Ayant perdu son épouse, Athénaïs Hirzel, comtesse de Saint-Gratien, et son fils unique, il chercha des consolations au pied des autels, fit ses études théologiques et reçut la prêtrise en 1826. Il était chanoine de Saint-Rombaut lorsque éclata la révolution de 1830. L’abbé Boucqueau fut envoyé par le district de Malines au Congrès national. Il s’y distingua par son élocution brillante et facile, la modération de ses principes et la netteté de ses convictions. Il se prononça pour l’exclusion de la maison de Nassau et fut un des neuf députés chargés d’offrir la couronne de Belgique au Roi Louis-Philippe, pour son fils le duc de Nemours. Au moment de son arrivée à Paris, le peuple ravageait Saint-Germain-l’Auxerrois et l’archevêché; signalé à l’attention de la foule par son costume ecclésiastique, il fut insulté; mais la cocarde brabançonne l’ayant fait reconnaître pour Belge, l’animosité du peuple s’apaisa aussitôt. Il fut élu membre de la Chambre des représentants. Son mandat n’ayant pas été renouvelé, il quitta Malines et se rendit à Liége, où il devint d’abord chanoine honoraire de la cathédrale, puis doyen du chapitre. On prétend qu’au moment de son décès il devait aller occuper l’évêché de Tournai. Sa fortune, évaluée à plus d’un million, ayant été léguée par lui à M. Gotale, président du séminaire de Liége, donna lieu à un procès qui eut du retentissement, et se termina par une transaction. L’abbé Boucqueau n’a guère écrit; il n’a laissé que des brochures sans importance et quelques articles insérés dans l’Almanach catholique, publié chez Vander Borght, à Bruxelles.

Aug. Vander Meersch.

Pinchart, Notice sur Boucqueau. — Michaud, Biographie universelle, t. LIX. — Dict. historique et biographique, publié par Parent. — Biogr. générale des Belges.

BOUCQUET (Jean), écrivain religieux, né à Lierre, vers 1580, mort à Anvers, le 11 juillet 1640. A peine Boucquet eut-il terminé ses humanités, qu’il entra dans l’ordre de Saint-Dominique, au couvent d’Anvers. Il fit de brillantes études théologiques, et fut promu à la fin de son cours au grade de docteur ou maître de l’ordre. Il remplit ensuite successivement différentes charges dans les diverses maisons de la province. Il fut prieur à Ypres en 1608; puis occupa le même emploi une fois à Cologne, et trois fois à Anvers. C’est enfin à ses efforts qu’on doit l’établissement des Dominicains à Lierre. Lorsqu’il était encore sous-prieur du couvent d’Anvers, il obtint, le 18 septembre 1605, l’érection de la confrérie de Notre-Dame du Rosaire dans la chapelle appelée la Cellule (Kluis) de saint Gommaire, à Lierre; six années plus tard