Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/447

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services dans l’organisation de l’armée; il fut nommé commandeur de la Légion d’honneur à la création de cet ordre (1804). Pendant la campagne de 1806, Boussart, qui commandait une brigade de cavalerie, se distingua, le 4 octobre, à l’affaire d’Anklam, où il fit prisonnier le général Bela et une colonne de quatre mille hommes qu’il commandait, le 13, à la bataille d’Iéna, le 27, au combat de Petruch, et le lendemain encore à celui de Preslau. Il assista aussi, en quelques jours, à la ruine de la monarchie prussienne. Après avoir exécuté diverses missions à Ulm, à Vienne, à Berlin, il prit part aux combats de Czarnowa et de Pultusk (20 et 26 décembre) où il fut blessé très-grièvement, ce qui ne l’empêcha pas d’assister, un mois après, à la bataille d’Ostrolenka, où il reçut encore une blessure. En 1808, on le retrouve en Espagne à la tête d’une division de cavalerie. Il fit partie du corps du général Vedel et dut se soumettre, malgré ses énergiques protestations et de brillantes charges de cavalerie, à la capitulation de Baylen. Après être resté pendant quelques mois prisonnier à Cadix, il recouvra la liberté et reprit immédiatement un commandement dans l’armée d’Aragon. Au mois d’avril 1810, il surprit pendant sa marche le général O’Donell qui, avec deux divisions d’environ neuf mille hommes, cherchait à dégager Lerida, assiégée par les Français. Bien qu’il n’eût à sa disposition que quatre à cinq cents cuirassiers, Boussart n’hésita pas à tomber sur les colonnes ennemies et, sans aucun secours ni de l’infanterie ni de l’artillerie, il parvint non-seulement à mettre en déroute tout le corps O’Donell, mais encore à faire environ cinq mille prisonniers et à s’emparer d’un matériel considérable. On pourrait citer plusieurs actions d’éclat du même genre dans la carrière du général Boussart; c’est ainsi que vers la fin de novembre 1810, au pont de Vinaros, il se mit à la tête d’une trentaine de cavaliers du 4° régiment de hussards, se jeta au milieu de tout un corps espagnol, fit plus de deux mille prisonniers et dispersa le reste d’une colonne d’au moins cinq mille hommes. C’est ainsi encore qu’au combat d’Alcover (20 mai 1811) il attaqua, avec quelques fantassins, un corps de chasseurs espagnols d’environ mille deux cents hommes solidement établis sur des hauteurs d’un accès extrêmement difficile.

Il se mit lui-même à pied à la tête de sa petite troupe dispersée en tirailleurs, fit grimper ses hommes d’étage en étage, sous un feu meurtrier, et parvint à mettre l’ennemi en fuite. Six mois plus tard, auprès de Sagonte, il dispersa le corps anglais du général Blake. Boussart, qui avait été fait baron de l’empire, obtint enfin le grade de général de division (15 mars 1812), mais les vingt-trois blessures dont il portait les cicatrices avaient miné sa constitution; il fut obligé de quitter l’armée pour aller à Bagnères où il mourut, laissant une grande réputation de bravoure et d’intrépidité, attestée par tous les historiens de l’empire. Boussart avait eu douze chevaux tués sous lui!

Son frère, le chevalier Félix Boussart, né à Binche le 1er mars 1771, officier de l’ordre de la Légion d’honneur, etc., était aussi un vaillant militaire, digne de la forte race dont il descendait. A l’âge de quarante et un ans il était colonel de gendarmerie après s’être distingué en Allemagne, en Italie et en Égypte où, après une action d’éclat, il reçut, sur le champ de bataille même, un sabre d’honneur des mains du général en chef. Fait prisonnier de guerre après la capitulation de Dresde, Félix Boussart mourut à Pesth (Hongrie), le 28 janvier 1814.

Genéral Guillaume.

Félix van Hulst, Victoires et conquêtes des Français.

BOUSSEN (François-René), évêque de Bruges, né à Furnes, le 2 décembre 1774, mort dans son palais épiscopal, le 1er octobre 1848. Ce prélat distingué eut pour père Laurent-Joseph Boussen, et pour mère Jeanne-Thérèse Vandermeersch. Pourvus d’une certaine aisance, ses parents confièrent son éducation aux Pères de l’Oratoire, qui dirigeaient à Furnes un collége, d’où sortirent beaucoup d’élèves appelés à se distinguer dans les différentes carrières qu’ils embrassèrent. Dès le début de ses études, le jeune François-René montra du goût pour l’état ecclésiastique. Sa grande piété,