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la lutte qui éclata, à la fin du xviie siècle, entre les savants Bollandistes d’Anvers et les Carmes à l’occasion de l’origine et de l’ancienneté de l’ordre du Carmel. L’histoire de cette polémique, qui prit des proportions énormes et occupa pendant plusieurs années une partie de l’Europe savante, trouvera naturellement sa place dans la biographie de Papebroch. Il suffira de dire ici que la science y gagna peu et que la charité y perdit cousidérablement. Les ouvrages de Beeckmans qui ont rapport à ces débats sont les suivants :

Prodromus Carmelitanus, sive R. P. Danielis Papebrochii Jesuitæ, Acta Sanctorum colligentis, erga Elianum ordinem sinceritas velitalim ac remisse discussa, e majori opere, Hellas Heroicus inscripto, excerpta. Colon. Agrip., 1682, in-4o. — 2° Heroica Carmeli regula a, sanctissimo propheta Elia, vita et exemplo tradita, a hierosolymitanis patriarchis Joanne et Alberto conscripta, ab cujusdam mustei scriptoris vilipendiis vindicata. Colon. Agrip., 1682, in-8o. — 3° Pomum discordiæ, sive dissidii inter P. Papebrochium jesuitam origo, progressus et fructus. Colon. Agrip., 1682, in-8o. — 4° Harpocrates jesuiticus P. Danielem Papebrochium Jesuitam salutaris silentii, debitæque palinodiæ monens. Colon. Agrip., 1682, in-8o. — Beeckmans a laissé en outre : 5° Oratio funebris Excell. Comitis de Berghere, conventus Carmelitarum strictioris observantiæ de Boxmer fundatoris magnificentissimi. Antwerp., 1654. — 6° Victoria temporis, seu oratio panegyrica in solemni quantor seculorum Carmeli brugensis jubilæo. Brugis, 1662, in-4o. — 7° Vita sancti Alberti, carmelitæ siculi. — 8° Purpura Mariana. — 9° Vestis Mariana. — 10° Epigrammata Mariana. Sanderus nous a conservé deux de ces poésies (Chorogr. Sac. Bruxell., tom II, p. 301 et 302).

Ces quatre derniers ouvrages sont restés manuscrits.

Eugène Coemans.

Biblioth. Carml., t. II, p. 854. — Foppens, Biblioth. lat., t. II, p. 1146.

BEELEN DE BERTHOLFF (Eugène, baron DE), général-major, né à Bruxelles en 1775, décédé à Vienne le 27 septembre 1838. Le baron de Beelen entra au service en 1794, en qualité de cadet, dans le régiment d’infanterie belge du comte de Clerfayt ; quelque temps après, il fut nommé sous-lieutenant dans le corps des chasseurs Le Loup. Il se signala pendant les campagnes de 1795 et de 1796 sur le Rhin, à Schaffenbourg, et ensuite pendant les campagnes de 1798 et de 1799, en Bavière et dans le Tyrol. En 1800, il fut nommé lieutenant dans le régiment du baron Charles Schrœder et prit une part active aux affaires de Buessingen, Gahlingen et Stein (1er mai), où son régiment dut tenir tête à des forces supérieures pour permettre à l’armée autrichienne de prendre ses positions. Le baron de Beelen se distingua particulièrement dans la campagne d’Italie de 1805 et surtout à la bataille de Caldiero (18 octobre) où malgré des efforts héroïques, les troupes autrichiennes ne purent parvenir à arrêter les opérations victorieuses de Masséna. Le traité de Presbourg ayant ramené momentanément la paix, le lieutenant de Beelen consacra ses loisirs à développer une partie de l’instruction militaire qui, jusque-là, avait peu attiré l’attention, c’est-à-dire l’escrime à la baïonnette, exercice important qui met le fantassin en position de lutter avec avantage lorsqu’il est assailli en plaine par de la cavalerie. Beelen a le mérite d’avoir introduit cet exercice dans l’armée autrichienne. Après avoir été promu, en 1806, au grade de capitaine-lieutenant, il prit part à la campagne de 1809, comme capitaine au régiment d’infanterie comte Kaunitz n° 20 ; il servit dans le troisième corps d’armée et passa ensuite au commandement du quatrième bataillon de chasseurs. Il fut admis à la pension vers la fin de 1812, mais il n’avait que trente-sept ans et sa carrière n’était pas terminée ; il fut d’abord occupé, au conseil aulique de guerre, d’un nouveau projet de règlement d’exercice, puis il rentra dans le service actif en qualité de major, commandant le douzième bataillon de chasseurs récemment organisé ; il prit part aux opérations de la campagne des Autrichiens dans le midi de la Erance, devint lieutenant-colonel en 1821, colonel en 1823 et enfin géné-